Al Hadj : Le voyage par excellence (7)
Important : Les règlements énoncés dans les lignes suivantes sont avant tout conformes à l’interprétation juridique de l’école hanafite.
– Arrivée à Makkah :
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Il convient d’entrer dans la ville en répétant la talbiyah, en toute humilité et en gardant à l’esprit le caractère sacré du lieu que l’on pénètre. Il y a des invocations qui sont recommandées à cette occasion et qui sont mentionnées dans les ouvrages détaillés en rapport avec le hadj.
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Arrivé à Makkah et après avoir mis ses affaires (bagages et autres) en sécurité, on se dirigera vers laMasdjidoul Haram ; on y entrera avec le pied droit et en lisant l’invocation enseignée, en l’occurrence :
بِسْمِ اللهِ وَالصَّلاَةُ والسَّلاَمَُ عَلىَ رَسُوْلِ اللهِ اللَّهُمَّ اغْفِرْ لِيْ ذُنُوْبِيْ وَافْتَحْ لِيْ أَبْوَابَ رَحْمَتِكْ
(J’entre) au Nom d’Allah. Que la bénédiction et le salut (de Dieu) soient sur le Messager d’Allah. Ô Allah ! Pardonne moi mes péchés et ouvre-moi les portes de Ta Miséricorde.
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Lorsque le regard se posera pour la première fois sur la Ka’ba, on multipliera les formules de dhikr, lesdouroûd et les invocations. C’est là une des occasions où, selon certains oulémas, les invocations sont acceptées.
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On s’avancera ensuite vers la Ka’ba en lisant la talbiyah, le takbir… Avant de commencer le tawâf, les hommes feront le idhtiba’ (passer le côté droit de l’ihrâm sous l’épaule droite et le poser sur l’épaule gauche).
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On se mettra face à la Ka’ba juste avant la bande blanche marquée dans le carrelage (celle qui se trouve dans le prolongement de la Pierre Noire). On arrêtera alors de lire la talbiyah et on fera l’intention du tawâf.
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Ensuite, on se mettra debout sur la bande blanche, face au Hadjar oul Aswad (Pierre Noire) et on lèvera les mains comme on le fait en initiant la salât, en prononçant le takbîr. 1 La récitation de la formule suivante est recommandée à cette occasion :
بِسْمِ اللهِ وَ اللهُ أَكْبَرْ
اللَّهُمَّ إِيْمَاناً بِكَ وَتَصْدِيْقًا بِكِتَابِكَ وَاتِّبَاعًا لِسُنَّةِ نَبِيِّكََ
(Je commence) au nom d’Allah et Allah est le plus grand ! Ô Allah ! (J’agis de la sorte) par foi en Toi, par conviction en Ton Livre et par soumission face à l’enseignement de Ton Prophète(Mouhammad sallallâhou alayhi wa sallam)
Et si on n’arrive pas à retenir cette invocation complète, il suffit de dire 2 : بِسْمِ اللهِ وَ اللهُ أَكْبَرْ
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Puis on laissera les mains retomber et on procèdera à l’istilâm, c’est à dire que l’on embrassera la Pierre Noire, si cela est possible; sinon on fera signe des mains à distance dans la direction du Hadjar oul Aswad. 3
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On pivotera ensuite sur la droite, et on commencera le tawâf. Les hommes procèderont au ramal, c’est-à-dire qu’ils feront des pas rapides et rapprochés, en remuant les épaules, et ce, durant les trois premiers tours du tawâf de la oumrah (et de tout autre tawâf qui est suivi du saï ; cette attitude avait été adoptée à l’époque de la Révélation par le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) afin de montrer aux arabes païens de Makkah que les musulmans n’avaient rien perdu de leur force et de leur vigueur…). Les femmes, elles, marcheront normalement.
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Lors du tawâf, il est recommandé de multiplier le dhikr et les douas. On peut aussi réciter le Qour’aane, quoique le dhikr et les invocations restent préférables, étant donné que c’est ce que faisait le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam).
Il est important de souligner néanmoins que les douas mentionnés dans certains ouvrages pour les différents tours du tawâf ne sont pas rapportées du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) pour cette occasion précise : On a donc le choix de faire les invocations que l’on désire, dans la langue voulue, l’essentiel étant de demander avec sincérité, dévotion et désir profond d’acceptation.
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Lorsqu’on atteint le troisième coin de la Ka’bah (roukn yamâni) et qu’on passe à proximité, il est sounnahde le toucher des deux mains ou de la main droite seulement. Mais si on passe à distance, il n’y a aucun geste à faire.
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Entre le troisième et le quatrième coin, il est sounnah de réciter le doua coranique suivant :
رَبَّنا آتِنا في الدُنْيا حَسَنَة و في الأخِرَةِ حَسَنَةً وَ قِنا عَذَابَ النَّار
Ô Notre Seigneur ! Accorde nous le bien dans ce monde et dans l’Autre et Protège nous du Feu (de l’Enfer)
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A chaque fois que l’on arrivera au niveau de la Pierre Noire, on se mettra face à elle, on prononcera le takbîr(Allâhou Akbar) 4 et on l’embrassera si c’est possible; sinon on fera signe des mains à distance – en se tournant dans sa direction 5– comme décrit précédemment. De cette façon, sept rotations autour de la Ka’bah seront effectuées; suite à quoi, on mettra un terme au tawâf en procédant à l‘istilâm une huitième fois.
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Lorsque le tawâf sera accompli, les hommes se couvriront à nouveau les épaules. Puis on essaiera d’arriver jusqu’au moultazam (partie située entre la Pierre Noire et la porte de la Ka’ba) pour y faire des douas. Il faudra cependant faire attention à ne pas se frotter à la Ka’ba en état d’ihrâm, à cause du parfum (‘Itr) qui s’y trouve.
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On accomplira ensuite deux raka’tes de salât derrière le Maqâm-ou-Ibrâhim (cette prière étant wâdjib après chaque tawâf accompli), ou à n’importe quel autre endroit. Il faut éviter de retarder cette salât inutilement.
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Après avoir accompli les deux raka’tes, il est moustahab de boire de l’eau de Zam-Zam, en prenant soin de faire des douas à cette occasion.
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Puis on reviendra vers la Pierre Noire pour y faire l’istilâm une nouvelle fois, avant de se diriger vers le montsafa.
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Arrivé là-bas, on lira le verset suivant :
إِنَّ الصَّفَا وَالْمَرْوَةَ مِنْ شَعَائِرِ اللَّهِ
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Puis on fera l’intention de faire le sa’i (course entre safa et marwa).
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On montera sur le mont safa, où on lèvera les mains pour faire des douas, en se mettant face à la Ka’ba et on prononcera le takbîr, le tahmîd, le tahlîl, le douroûd, puis on fera les invocations que l’on désire… On agira de même puis on fera les invocations que l’on désire… On agira de même à chaque fois que l’on arrivera sur le mont safa et le mont marwa.
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Ensuite on descendra du mont safa, et on débutera ainsi le sa’i.
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Entre les monts safa et marwa, les hommes accéléreront le pas lorsqu’ils se trouveront entre les deux poteaux de couleur verte (cette portion du trajet correspond à la vallée basse qui séparait à l’origine les deux monts et que Hâdjra (alayhas salâm), épouse de Ibrâhim (alayhis salâm), avait parcouru à vive allure à la recherche d’aide et de nourriture pour son bébé, Ismâïl (alayhis salâm)…) Les femmes, elles, continueront à marcher normalement.
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Après avoir complété le sa’i, des savants recommandent de faire deux rakâ’tes de salât nafl par analogie par rapport à l’attitude adoptée après le tawâf 6: Il est important de souligner cependant que l’accomplissement de cette prière n’est pas rapportée du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam).
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Le rituel de la oumrah étant terminé, pour sortir de l’état d’ihram :
– Les hommes se raseront la tête. Ils pourront aussi, s’ils le désirent, se couper les cheveux : Dans ce cas, il devront raccourcir leur chevelure d’une phalange au minimum sur l’ensemble de la tête.
– Les femmes, elles, se couperont les cheveux de la longueur d’une phalange sur un quart –ou l’ensemble-de la tête.
Wa Allâhou A’lam !
(A suivre…)
Notes :
1- Pour les arguments avancés pour soutenir l’élévation des mains à cette occasion, voir « Fath oul Qadîr » – Volume 2 / Pages 448, 449 et 455; voir également sur ce point « Radd oul Mouhtâr » – Volume 2 / Pages 493-494; il convient quand même de souligner que certains autres savants (comme Ibnoul Qayyim (rahimahoullâh) par exemple) affirment que cette façon de procéder n’a jamais été adoptée par le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) : Selon eux, la seule pratique enseignée au début du tawâf est l’istilâm. Réf : « Zâd oul Ma’âd » – Volume 2 / Page 195
2- Ces deux formules sont rapportées de Abdoullâh Ibn ‘Oumar (radhia Allâhou anhou) – Sounan oul Bayhaqui et Mou’djam At Tabrâni.
3 – Un certain nombre de textes détaillant les rituels du hadj (suivant le madh-hab hanafite) indiquent qu’il est recommandé d’embrasser ses mains après avoir fait signe à distance vers la Pierre Noire. Néanmoins, quand on considère les énoncés des ouvrages de référence de cette école, on constate qu’ils ne mentionnent pas ce geste (Voir par exemple « Al Mabsoût »- Volume 4 / Page 10, « Bahr oul Râïq » – Volume 2 / Page 351, « Fath oul Qadîr » – Volume 2 / Page 451, « Tabyîn oul Haqâïq » – Volume 2 / Page 16, « Hâshiyat out Tahtâwi ‘alâ marâquiy il falâh » – Page 734, « Fatâwa Hindiyah » – Volume 2 / Page 54; voir aussi « I’lâ ous Sounan » – Volume 7 / Page 3027.) Et quand on revient vers les différentes Traditions décrivant letawâf, il semble bien que, lors de l’istilâm, le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) et les Compagnons (radhia Allâhou anhoum) n’embrassaient que ce qui avait été en contact direct avec la Pierre Noire. A lire également sur le sujet : « Fath oul Bâriy » – Volume 3 / Page 473 et « Oumdat oul Qâri » – Volume 9 / Page 253
4- Et on peut également ajouter la formule du tahlîl (lâ ilâha illallâh) et celle du tahmîd (wa lillâhil hamd). Réf : « Fatâwa Hindiyah » – Volume 2 / Page 54
5- C’est apparemment ce qui est indiqué dans un Hadith rapporté par Abdoullâh Ibnou Oumar (radhia Allâhou anhou) et présent notamment dans le Mousnad de l’Imâm Ahmad (rahimahoullâh) -l’expression qui y est employée par le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) est « fastaqbilhou », « mets toi face à elle ».
L’auteur hanafite du « Mou’allim oul Houdjâdj » souligne cependant qu’il faut éviter de se tourner complètement vers la Pierre Noire lors de ces différents istilâm qui sont faits par signes, à distance, au cours du tawâf (cela ne concerne pas le premier istilâm, celui qui initie le tawâf – « Fatâwa Hindiyah » – Volume 2 / Page 55). Si possible, on doit seulement orienter le visage et le haut du corps dans la direction du Hadjar oul Aswad. (Pour son argumentaire sur ce point précis, voir en page 349 de son ouvrage.)
Un illustre savant arabe, Cheikh Outheïmin (rahimahoullâh), recommande pour sa part d’essayer de respecter, dans la mesure du possible, l’expression exacte employée par le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) dans le Hadith évoqué plus haut. Selon lui donc, il serait recommandé de faire complètement face à la Pierre Noire en faisant signe vers elle à distance. Et dans le cas où cela serait difficile ou gênant (en raison de la foule par exemple), on pourra se contenter de faire le ichârah (signe) dans la direction du Hadjar oul Aswad, tout en continuant à marcher. Réf : « Ach Char’h oul Moumti' »
6- Réf : « Fath oul Qadîr » – Volume 2 / Page 460
- Par Mouhammad Patel
- Le 11 décembre 2006