Une question concernant deux passages coraniques

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Question : J’aurai une question par rapport aux deux passages coraniques suivants :

« Certes la création des cieux et de la terre, dans l’alternance de la nuit et du jour, dans le navire qui vogue en mer chargé de choses profitables aux gens, dans l’eau qu’Allah fait descendre du ciel, par laquelle Il rend la vie à la terre une fois morte et y répand des bêtes de toute espèce, dans la variation des vents, et dans les nuages soumis entre le ciel et la terre, en tout cela il y a des signes, pour un peuple qui raisonne (li qawmin ya’quiloûn) » 

(Sourate 2 / Verset 164) 

« En vérité, dans la création des cieux et de la terre, et dans l’alternance de la nuit et du jour, il y a certes des signes pour les doués d’intelligence (li oulil albâb) »

(Sourate 3 /Verset 190) 

Est-ce que, à la fin de ces deux passages, les deux expressions soulignées font référence à une même catégorie de personnes ?

Réponse : Dans son exégèse du Saint Qour’aane (connu sous le nom de « At tafsîr al kabîr »), l’Imâm Fakhr ad Dîn Ar râzi (rahimahoullâh) avance une hypothèse pour tenter d’expliquer pourquoi le verset de la sourate al baqarah (le premier que vous avez cité) se termine par l’expression « li qawmin ya’quiloûn » (un peuple qui raisonne) et celui de âl imrân (le second) par « li oulil albâb » (les doués d’intelligence). Il énonce en substance ceci :

Au début de son cheminement spirituel, le croyant a besoin, pour éclairer son cœur et l’orienter vers une meilleure connaissance d’Allah, de beaucoup de signes et d’indications de la Grandeur de Dieu… Le verset de la sourate al baqarah s’adresse surtout à ce genre de sâlik (itinérant qui cherche à se rapprocher de Son créateur): ce sont donc pas moins de huit signes (célestes et terrestres)attestant de l’omnipotence divine qui y sont rappelés; le croyant est invité à méditer sur ces signes pour mieux Le connaître.

Puis, lorsqu’il arrive à un stade suffisamment avancé de son cheminement, que sa faculté d’analyse a mûri et que ses capacités intellectuelles se sont développées, le sâlik ressent le besoin d’accorder moins d’attention aux signes témoignant de la puissance divine, afin de pouvoir en accorder plus à la connaissance même de Dieu : selon al râzi (rahimahoullâh), il est possible que le verset de la sourate âl imrân s’adresse à ce genre de croyant, qui a donc une meilleure ma’rifah (connaissance) d’Allah. Pour lui, un rappel de seulement trois signes célestes, qui expriment de façon plus claire la Puissance divine (que les signes terrestres), suffit.

Wa Allâhou A’lam !

Et Dieu est Plus Savant !