Un temps pour tout…
Il devient actuellement de plus en plus difficile dans notre vie quotidienne de faire la distinction entre le bien et le mal. Pourtant, le Qour’aane et les Hadiths nous affirment qu’Allah a placé dans le cœur de chaque individu une lumière qui lui permet justement de faire la distinction entre ces deux notions. Cette faculté constitue une sorte de boussole pour le croyant, lui permettant de distinguer la bonne direction, celle menant au succès, de la mauvaise, celle de la perdition.
La question qui se pose est de savoir l’origine de cette difficulté à laquelle nous sommes confrontés de nos jours: Pourquoi donc notre cœur ne nous apporte-t-il plus la lumière suffisante?
C’est le Qour’aane lui-même qui nous apporte une réponse. Dans un verset de la Sourate » Al Moutaf-fi-fîn « , Allah dit:
» Pas du tout, mais ce qu’ils ont accompli » a rouillé » leurs cœurs «
A l’instar du fer qui se couvre de rouille s’il n’est pas traité et protégé correctement, Allah nous apprend que le cœur humain peut aussi être recouvert d’une couche opaque et étanche à cause des mauvaises actions. C’est justement la présence de cette » rouille » qui étouffe la faculté de distinction entre le bien et le mal, et qui nous complique tant les choses aujourd’hui. Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) disait:
» Lorsque le croyant commet un péché, un point noir s’inscrit au sein de son cœur; s’il se repent (ensuite de son péché) , l’abandonne et demande le pardon, son cœur retrouve sa clarté; s’il augmente (ses mauvaises actions), le point noir s’étend (progressivement) jusqu’à recouvrir entièrement son cœur; c’est cela la » rouille » qu’Allah mentionne dans le Qour’aane:
» Pas du tout, mais ce qu’ils ont accompli » a rouillé » leurs cœurs « « .
Hassan Basri r.a., commentant ce passage dit » qu’il y est question des péchés, qui, en s’accumulant, aveuglent le cœur jusqu’à le faire mourir(spirituellement parlant). » A ce moment, justement, la faculté de distinction entre le bien et le mal n’agit plus…
Mais il ne nous suffit pas de connaître la cause de notre maladie… Il faut aussi chercher à savoir comment lutter contre elle et retrouver la » guérison « . En d’autre mot, la question qui se pose maintenant est de savoir comment traiter notre cœur afin qu‘il retrouve toute sa pureté et sa lumière. C’est encore une fois le Qour’aane qui nous donne la solution. Allah dit:
» Ô vous qui croyez ! Si vous craignez Allah, Il vous accordera » al fourqân » (la faculté de discerner entre le bien et le mal), vous effacera vos méfaits et vous pardonnera. Et Allah est le Détenteur de l’énorme grâce. «
Ce verset montre clairement que la crainte pieuse d’Allah, c’est à dire la » Taqwa » est le facteur qui permet au croyant de retrouver ce que le Qour’aane désigne par » al fourqân « , la capacité de discernement.
Les jours que nous traversons actuellement, ainsi que les jours à venir, avec l’approche du Ramadhân, représentent la meilleure occasion pour faire croître en nous la » Taqwa « . Un des buts déclaré du jeûne n’est il pas justement cela ? Allah dit en effet :
» Ô les croyants ! On vous a prescrit le jeûne comme on l’a prescrit à ceux d’avant vous,ainsi atteindrez-vous la piété. «
Faisons donc preuve d’intelligence dans la gestion de notre temps. Le moment est venu de réagir et d’arrêter toute désobéissance envers Allah. Il est grand temps de se réveiller de cet état de léthargie dans lequel nous sommes plongés depuis si longtemps , et de se repentir pour tous les péchés que nous avons commis. Profitons de ces instants précieux qui nous sont offerts afin de nous ressourcer spirituellement, et afin de redonner toute sa force à la lumière qu’Allah a dissimulé au sein de notre cœur. On ne manquera pas alors de constater un changement positif dans notre façon de concevoir les choses; c’est à ce moment aussi , que nous comprendrons le sens profond de ce Hadith du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) qui dit en ce sens:
« Ô Wâbisa ! (il s’agit d’un Compagnon (radhia allâhou anhou) qui était venu questionner le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) au sujet des bonnes et des mauvaises actions.) Questionne ton cœur ! Consulte ta conscience ! (Il répéta ceci en trois fois.) La bonne action (c’est à dire le bien) est celle par rapport à laquelle la conscience est sereine. La mauvaise action (ou le mal) est ce qui accroche au cœur et à propos de laquelle un doute subsiste au sein de la poitrine; (ne fais donc pas cette chose,) même si les gens émettent des » Fatwas » (sur sa licéité). «
Dans une autre version de ce Hadith, le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) ajoute:
» Lorsque la bonne action que tu accomplis te procure de la joie et la mauvaise action que tu fais te tourmente, alors, tu es un véritable croyant. «
Qu’Allah nous accorde la chance de profiter pleinement de ces précieux instants qui arrivent.
Qu’Allah purifie notre cœur de la » rouille » de nos mauvaises actions.
Âmine.
Wa Allâhou A’lam !
Et Dieu est Plus Savant !
- Par Mouhammad Patel
- Le 28 août 2001