Le darss du Tarâwîh (1)

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Les premiers versets de la Sourate Al Baqarah sont porteurs d’un enseignement très important pour chaque croyant :

الم ذَلِكَ الْكِتَابُ لَا رَيْبَ فِيهِ هُدًى لِلْمُتَّقِينَ

ce Livre Révélé, le Qour’aane, au sujet duquel il n’y a aucun doute, est porteur de guidée pour les mouttaqoûn (pieux).

Ainsi, même si cette Parole de Dieu peut permettre à tout un chacun de connaître la Vérité, ce ne sont que les mouttaqoûn qui peuvent réellement tirer profit de la guidée spécifique qu’apporte le Qour’aane, à savoir l’opportunité de s’attacher au Dîn (religion) agréé par Allah.

Qui sont ces mouttaqoûn ? Les versets suivants citent cinq de leurs qualités :

الَّذِينَ يُؤْمِنُونَ بِالْغَيْبِ وَيُقِيمُونَ الصَّلَاةَ وَمِمَّا رَزَقْنَاهُمْ يُنْفِقُونَ وَالَّذِينَ يُؤْمِنُونَ بِمَاأُنْزِلَ إِلَيْكَ وَمَا أُنْزِلَ مِنْ قَبْلِكَ وَبِالْآخِرَةِ هُمْ يُوقِنُونَ

ils apportent foi aux éléments qui relèvent de l’Invisible et dont la réalité a été communiquée par le biais du Qour’aane ou de l’enseignement du Messager d’Allah (sallallâhou ‘alayhi wa sallam), comme la Résurrection, le Jugement, le Pont, le Paradis, l’Enfer, etc. Ainsi, dans leur analyse de la vie et de l’univers, les mouttaqoûn ne se limitent pas à ce qui est visible, qui peut faire l’objet de l’expérience et qui peut être aisément soumis à l’analyse rationnelle. Ils vont bien au-delà de la matière visible et palpable, et croient en l’existence d’autres créatures, comme l’âme, les jinns, les anges…et, surtout, sont convaincus de l’existence du Créateur Unique et Tout Puissant.

ils s’acquittent avec dévotion et sincérité de la salât, en veillant à bien respecter toutes les conditions requises à son bon accomplissement, mais également les règles de bienséance qui ont été enseignées. Une prière faite sans concentration et sans être animée par la crainte d’Allah est comparable à un corps sans âme.

ils dépensent de leurs biens pour les causes pieuses et nobles, en s’acquittant de la zakâte mais aussi en faisant des aumônes qui ne sont pas imposées, et s’efforcent ainsi de contribuer à l’amélioration des conditions matérielles des Hommes. Si la salât permet la construction et le renforcement de l’individu, les aumônes, elles, permettent le développement de la société entière.
ils ont une conviction sans faille en la véracité de ce qui a été révélé de la part d’Allah aussi bien au Prophète Mouhammad (sallallâhou’alayhi wa sallam) qu’aux autres Prophètes (alayhim ous salâm) qui sont venus avant lui. Cette foi qui les anime se matérialise notamment dans le fait qu’ils s’efforcent d’éviter les erreurs qui ont été commises par ceux qui les ont précédés dans leur relation envers Dieu et envers ceux qui les entouraient. Au contraire, ils font de leur mieux pour appliquer les injonctions divines qui leur sont parvenues.
ils sont convaincus également de la réalité de l’Autre Monde e tdu Jour Dernier, où chacun finira forcément par être récompensé/châtié pour ses actes… C’est cette foi en la réalité d’une telle Justice qui leur permet notamment :

d’accepter de se soumettre inconditionnellement aux prescriptions de l’Islam, de pratiquer aussi bien dans la sphère privée que dans l’espace public les enseignements de l’Islam,de rester attaché constamment à l’éthique et le code de conduite prônée par l’Islam dans ses rapports envers autrui, et ce, même quand certains de leurs intérêts matériels sont en périls, de ne jamais porter atteinte (d’une façon ou d’une autre, que ce soit en contournant les lois humaines ou en tirant impunément profit des failles qui les caractérisent) aux droits et intérêts des plus faibles et des plus démunis parmi ce ceux qui les entourent,…

Que ce mois béni de Ramadhân qui débute nous permette à toutes et à tous de développer ces qualités et d’intégrer ainsi le groupe des nobles mouttaqoûn… ceux qui :

أُولَئِكَ عَلَى هُدًى مِنْ رَبِّهِمْ وَأُولَئِكَ هُمُ الْمُفْلِحُونَ

« sont sur le bon chemin de leur Seigneur, et ce sont eux qui réussissent (dans cette vie et dans la vie future). »

Âmine!

Wa Allâhou A’lam !

(Inspiré de « Adhwâ al Bayân » et « At Tafsîr al Mounîr »)