Nous savons par ailleurs que la faculté la plus importante de l’être humain, celle qui le distingue des autres animaux, est l’intelligence. Alors que l’animal n’agit qu’en fonction de ce que lui dicte son instinct, l’action de l’Homme, elle, résulte d’une démarche bien plus complexe et structurée : en effet, ce n’est qu’après avoir observé, obtenu des informations et analysé ces dernières qu’il agit…. C’est justement son intelligence et sa raison qui guide ses actions.
A ce sujet, il faut savoir que, comme sur bien d’autres points, l’Islam manifeste ici encore sa particularité : ce dîn n’oppose pas l’attachement à la religion à la reconnaissance du rôle essentiel de l’intellect humain; il propose au contraire de concilier la raison et la foi, et ce, en mettant en valeur leur complémentarité (comme le souligne le célèbre savant musulman Al-Ghazâli (rahimahoullâh) dans son célèbre « Revivification des Sciences Religieuses »).
Entre ceux qui condamnent de façon systématique toute forme de rationalité et ceux qui soutiennent que la foi et l’appartenance à une religion constituent un frein au développement intellectuel et au progrès (deux attitudes encore très répandues dans nos sociétés modernes et qui sont le fruit de plusieurs siècles de conflits (parfois très violents) ayant opposé les partisans de l’autonomie de la raison (qui refusaient toute soumission envers une quelconque entité suprême) aux adeptes de certaines religions (qui, eux, étaient enfermés dans un dogmatisme obscur)), le musulman est guidé vers la voie du juste milieux par le Saint Qour’aane qui énonce :
« Il y a certes dans la création des cieux et de la terre, dans la succession des nuits et des jours des signes pour ceux qui sont doués d’intelligence. »
(Sourate 3 – Verset 190)
En d’autres mots, pour le musulman, l’observation attentive et « intelligente » des divers éléments de la création est un moyen pour raffermir son îmân (conviction en Dieu) : sa foi est ainsi éclairée par les lumières de sa raison et nourrie par le fruit de sa réflexion…
D’ailleurs, les références musulmanes ont toujours encouragé de façon claire et explicite l’acquisition de la science (al ‘ilm); on trouvait ainsi chez les musulmans des premières générations un esprit de recherche extraordinaire et une soif inégalée pour toute forme de sciences : religieuses bien sûr, mais aussi profanes. C’est bien cela qui avait permis à ces savants de réaliser des avancées fulgurantes dans des domaines aussi diversifiés que l’astronomie, la médecine, la géographie, l’architecture, la littérature, la philosophie etc. Nous connaissons également l’ampleur de la production juridique (élaborée par l’idjtihâd) des oulémas en matière de droit musulman : ce sont des centaines de milliers d’avis (Fatâwa) et de règles, couvrant la totalité de la vie de l’homme, qui ont ainsi été énoncés à travers les siècles…
Wa Allâhou A’lam !