Questions en rapport avec le Prophète Issa (Paix sur lui)...


Précision importante: Les réponses que vous allez lire sur cette page ont été écrites uniquement dans un but d’information, afin de faire savoir la position de l’Islam sur certains points de divergence entre la foi musulmane et la foi juive ou chrétienne. Mon intention n’est pas de soulever des polémiques.

Question N°1: Je voudrais savoir une chose . Est ce que l’islam croit en Jésus, en ce qu’il a accompli sur la terre et en ce qu’il a dit ? Merci de votre réponse .

Réponse N°1: Pour le musulman, Adam (Paix soit sur lui), Noé (PSL), Moise(PSL), Jésus (PSL), Abraham (PSL) , Isaac (PSL), Mohammad ( Paix et Bénédiction soient sur lui) ainsi que tous les autres Prophètes sont des Messagers véridiques envoyés par Dieu pour guider l’Humanité. Les messages successifs venant de Dieu et apportés par ces Prophètes (paix soit sur eux), bien que présentant souvent des différences sur certains points (comme les pratiques rituelles, les principes juridiques etc.. , variations dues à  la nature et aux qualités du peuple à qui le Message était principalement destiné) , rappelaient toujours cependant un certain nombre de notions fondamentales comme l’existence de Dieu, Son Unicité, Ses attributs, la foi en la vie après la mort, la Résurrection, Le Jour du Jugement Dernier, le paradis, l’enfer, l’obligation d’obeir aux ordres et commandements de Dieu etc..

Pour les musulmans, tous les Prophètes de Dieu appartiennent donc à une même famille. Il est alors évident que les musulmans croient aussi en Jésus(Paix soit sur lui) qu’ils considèrent comme étant un grand prophète de Dieu, né miraculeusement par la parole de Dieu. Jésus (PSL)  est une manifestation particulière de la puissance divine car il est venu au monde sans qu’il n’y ait eu de relation entre homme et femme, cause naturelle de toute naissance.

Le Coran ainsi que les Traditions Prophétiques(Hadiths) font allusion à certains miracles réalisés par Jésus pendant sa vie, de même que certains extraits de son message. L’Islam ne le considère cependant que comme un prophète serviteur de Dieu, et non comme étant fils de Dieu. L’Islam ne lui reconnait pas non plus une double nature: humaine et divine. La foi du musulman est encore que Jésus n’a pas été tué, ni crucifié, qu’il a été élevé vivant au ciel, et qu’il descendra sur terre parmi les hommes à la fin des temps. Vous pourrez aussi consulter ces versets du Coran se rapportant à Jésus et à sa famille:

Sourate 3 « La famille d’Amram » Versets 33 à 64
Sourate 5 « La table servie » Versets 109 à 119
Sourate 19 « Marie » Versets 1 à 37
J’espère avoir ainsi répondu à votre question.

 


Question N°2: Moi personnellement je crois que Jésus a été crucifié sur la croix et réssucité des mort par Dieu pour prouver qu’après la mort ce n’est pas fini. Pourquoi vous…vous pensez que Jésus n’a pas été crucifier sur la croix. J’aimerais avoir plus d’explication. Merci de votre réponse.

 

Réponse N°2: Pour nous musulmans , Jésus n’a pas été tué ni crucifié. Et si nous avons cette conviction, c’est tout simplement parce que le Coran lui-même le dit: « Or ils ne l’ont ni tué , ni crucifié … » Sourate 4 – Verset 157 La foi musulmane veut donc que Jésus n’a nullement été tué, il a été élevé au ciel et ce fut quelqu’un d’autre qui fut crucifié à sa place, et les personnes présentes eurent donc l’illusion d’avoir tué Jésus. Voilà donc la différence fondamentale entre la foi musulmane et la foi juive et chrétienne. Quand à présenter des preuves formelles de ce qui s’est passé, personne ne peut le faire. Il existe cependant un certain nombre d’indices qui confirment la version musulmane.

1- Ceux qui relatent la crucifixion dans les Évangiles n’étaient pas présents à ce moment. Les disciples s’enfuirent tous lors de l’arrestation de Jésus: « Alors tous les disciples l’abandonnèrent et s’enfuirent. » (Marc 14. 50) C’est vrai qu’il y avait là de nombreuses femmes , mais elles « regardaient de loin » (Marc 15. 40) Elles ne se seraient donc pas aperçues s’il s’agissait de quelqu’un d’autre que Jésus. Tout le récit de la crucifixion repose donc sur le témoignage des personnes présentes, qui étaient des ennemis de Jésus. Comment accepter leur témoignage en ce qui concerne Jésus? Même s’ils avaient eu des doutes à un certain moment qu’il ne s’agissait pas de Jésus, ils les auraient
dissimulés; C’est pourquoi nous musulmans préférons la version des faits relatée par Dieu lui-même.

2- Chez les romains, la pratique était que celui qui allait être crucifié devait porter lui même sa croix. Les Évangiles selon Marc, Luc et Matthieu mentionnent que la croix de Jésus fut portée par un  certain Simon de Cyrène. Pourquoi donc? (Il est à noter que l’Évangile selon Jean est en contradiction sur ce point avec les trois autres Évangiles, mais dans ce cas on ne peut que suivre la version des trois Évangiles, en sachant le nombre de divergences qui existent concernant l’Évangile selon Luc.)

3- D’après ce que j’ai appris sur la foi chrétienne, Jésus avait une double nature: Divine et humaine. Comment dès lors pouvons-nous accepter que Jésus(Fils de Dieu) ait pu agoniser pendant de nombreuses heures sur la croix? Quel est alors le sens de ce qu’il est supposé avoir dit: « Seigneur! Seigneur! Pourquoi m’as-tu abandonné? » Nous musulmans, bien que nous ne considérons Jésus que
comme Messager et Prophète de Dieu, nous ne pouvons accepter que ce genre de propos ait pu être tenu par lui. Un Prophète de Dieu ne peut avoir ce genre de réaction, même dans les épreuves les plus grandes.

4- Selon ce que vous avez écrit, Jésus est mort sur la croix puis ressuscité des morts pour montrer qu’après la mort ce n’est pas fini. Mais pourquoi donc aurait-il du être sacrifié pour cela , alors que pendant sa vie, il avait déjà ressuscité miraculeusement , par la volonté de Dieu , des morts!

Voici les informations que je peux vous apporter.

 


Question N°3: Je voudrais avoir votre avis concernant la mort du Prophète Issa (alayhis salâm), pour deux choses:
La plupart des frères disent qu’il n’est jamais mort, se basant à partir du verset coranique N°157 de la Sourate 4: « …or il ne l’ont ni tué ni crucifié…mais cela leur est apparu ainsi… ». A mon avis, cela veut simplement dire que Issa (alayhis salâm), après sa mort n’est finalement pas « mort » puisqu’il a été ressuscité, sa résurrection annulant ainsi sa mort. Dans le verset, Allah (qu’il soit loué) s’adresse à ceux qui ont tué Issa (alayhis salâm), ceux qui ne croyaient pas en sa resurrection, et qui par conséquent le croyait encore mort.
Deuxièmement, dans le verset coranique 33 de la Sourate 19, Issa (alayhis salâm) lui-même dit:
« Et la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je MOURRAI et le jour où je serai ressuscité vivant ». Par ce verset Issa (alayhis salâm) a tout dit, à mon avis, pour clore toute discussion.
Existe-il d’autres citations (coraniques ou Hadiths) pouvant dire que le prophète Issa (alayhis salâm) n’est réellement pas mort? Le prophète Muhammad (sallâllâhou alayhi wasallam) a-t-il dit quelque chose là dessus ?
Chers frères, cherchant la vérité, un musulman demande à ses ainés afin de ne pas tomber dans le péché. C’est ce que je fais en demandant votre avis.

 

Réponse N°3: Assalâmoualaïkoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh

Cher frère, avant de répondre à votre question, j’aimerai juste attirer votre attention sur un point très important :
 

Lors de la Révélation du Qour’aane, le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) n’avait pas seulement enseigné aux Compagnons (radhia allâhou anhoum) les mots et le texte du Qour’aane, mais il leur avait aussi donné la signification du Message Révélé, comme cela lui avait été commandé par Allah. C’est la raison pour laquelle, il est rapporté que pour certains Compagnons (radhia allâhou anhoum), la lecture d’un chapitre du Qour’aane durait plusieurs années. En fait, il s’agissait de leur part d’une lecture réfléchie et profonde du Qour’aane, avec médiation sur son contenu. Tant que le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) était vivant, il n’y eut pas de véritable problème qui se posa : à chaque fois que les Compagnons (radhia allâhou anhoum) ressentaient une difficulté à comprendre un passage coranique, ils s’adressaient directement à lui et il leur apportait les éclaircissements nécessaires. Ce n’est qu’après le départ du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) de ce monde que le besoin se fit ressentir d’établir une branche spécialisée de la science islamique, dédiée à la conservation et à la transmission du sens du Qour’aane, afin de la mettre à l’abri des interprétations erronées et de toute forme d’altération. C’est ainsi qu’est née la science du  » Tafsir « , l’exégèse du Qour’aane. C’est par cette science que, jusqu’aujourd’hui, non seulement le texte coranique a été conservé intact, mais aussi son véritable sens, comme il a été compris et enseigné par le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) et ses pieux Compagnons (radhia allâhou anhoum). Les principales sources du  » Tafsir « , à partir desquelles ont été rédigées les commentaires du Qour’aane, sont au nombre de six :
 

1- Il y a tout d’abord le Qour’aane lui-même. Il arrive en effet très souvent que le sens d’un verset soit plus clairement exprimé par un autre verset.
 

2- Il y a ensuite les Hadiths, qui regroupent tous les gestes, les propos et les approbations du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam). Les dires du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) constituent ainsi une source d’interprétation très importante pour les versets coraniques.
 

3- Les propos des Compagnons (radhia allâhou anhoum), qui étaient, il ne faut pas l’oublier les premiers témoins et les interlocuteurs directs de la Révélation. Ils étaient ainsi pleinement informés quand au contexte qui prévalait lors de la révélation du Qour’aane.
 

4- Les propos des Tâbéines r.a., qui étaient les disciples des Companons (radhia allâhou anhoum) et qui étaient donc à ce titre les dépositaires de leur enseignement.
 

5- La langue arabe. Le Qour’aane ayant été révélé en arabe, il est tout à fait logique que l’on ne peut prétendre sa compréhension sans une parfaite maîtrise de cette langue et de toutes ses subtilités.
 

6- La réflexion personnelle et l’   » Istimbât « , l’étude approfondie. Le Qour’aane étant un Texte Révélé à caractère miraculeux, il est tout à fait normal que le sens qu’il renferme soit extrêmement riche. C’est pour cette raison que les grands savants musulmans ont, depuis toujours, continué à y trouver de nouvelles indications, de nouveaux enseignements, en fonction de l’étendue de leur science et des capacités de compréhension qu’ils ont reçu de la part d’Allah. Cependant, il est nécessaire de préciser que ces indications et enseignements ne seront acceptées que si elles ne vont pas à l’encontre des préceptes islamiques et des cinq premiers principes cités.

A partir de là, il y a une chose qui est claire : L’interprétation profonde des versets du Qour’aane n’est pas une chose aisée. Avant de pouvoir interpréter les versets du Qour’aane, il est nécessaire d’avoir une parfaite maîtrise dans de nombreuses matières, comme le vocabulaire, la grammaire, la conjugaison, les règles de syntaxe et de morphologie de la langue arabe, de la science des Hadiths et des « Ousoul-oul-Hadiths  » (règles fondamentales portant sur les Hadiths), de la science qui traite de l’authenticité des Hadiths etc…   Il est donc évident que seules des personnes qui ont acquis une formation spécifique en la matière peuvent prétendre donner une interprétation juste aux versets coraniques et il serait tout à fait hasardeux d’essayer d’interpréter le Qour’aane à partir d’une maîtrise élémentaire de la langue arabe ou à partir d’une traduction du Qour’aane dans une autre langue. Après cette longue (mais nécessaire) introduction, le point auquel je veux en venir est le suivant : La grande majorité des musulmans ne possédant pas les capacités requises, ils doivent ainsi suivre les interprétations qui ont été données par les spécialistes musulmans de l’exégèse du Qour’aane. C’est pourquoi, pour répondre à votre question, nous ne pouvons que nous référer à ce qui a été dit ou écrit par les savants musulmans au sujet des versets auxquels vous avez fait allusion.

Dans le premier verset que vous avez cité ( » Or, ils ne l’ont ni tué ni crucifié; mais ce n’était qu’un faux semblant ! «  (Verset 157 – Sourate 4) ) , le mot  » tué  » est bien au sens propre et désigne bien le fait que Jésus (alayhis salâm) n’est pas mort du tout des mains de ses ennemis, et non pas qu’il a été tué et qu’ensuite il a été ressuscité après la mort. C’est là l’interprétation qui a été donnée par les spécialistes de la science du Tafsir, comme Al Râzi r.a., Az Zamakhchari r.a., Ibné Kathîr r.a., Al Âloûsi r.a. etc… Le fait que Jésus (alayhis salâm) n’ait pas été tué est aussi confirmé par plusieurs Hadiths, dont le Hadith suivant qui dit en ce sens :  » En vérité, Issa (alayhis salâm) n’est pas mort et il reviendra vers vous avant le Jour Final « .

Pour ce qui est du second verset (  » Et que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai, et le jour où je serai ressuscité vivant » Verset 33 / Sourate 19 ) , selon les commentateurs du Qour’aane, le passage qui dit  » le jour où je mourrai  » désigne le moment où Jésus mourra de mort naturelle, à la fin des temps, après une période de règne caractérisée par sa grande justice sur terre. Quand au  » jour où je serai ressuscité vivant  » , il s’agit du Jour du Jugement Dernier et il ne s’agit pas d’une quelconque allusion à une résurrection après avoir été crucifié. En fait, d’après Ibné Kathîr r.a.,  cette formule employée par Jésus (alayhis salâm) a pour but d’insister sur sa nature humaine, et sur le fait qu’il est identique à tout être humain et qu’il n’est rien de plus qu’un serviteur de Dieu. Tout comme n’importe quel être humain traverse ces trois étapes (naissance, mort et résurrection), il en est de même pour Jésus (alayhis salâm). Notons pour conclure que Dieu emploie une formule identique pour le Prophète Yahya (alayhis salâm) :  » Que la paix soit sur lui le jour où il naquit, le jour où il mourra, et le jour où il sera ressuscité vivant ! «  (Verset 15 – Sourate 19). Ici, il s’agit encore une fois d’une allusion aux trois étapes fondamentales de l’existence humaine : la vie, la mort et la résurrection.

Wa Allâhou A’lam !

Et Allah est Plus Savant !

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