Paradis ou Enfer : à nous de choisir !


Bismillâhir Rahmânil Rahîm

عن أبي هريرة أن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال حجبت النار بالشهوات وحجبت الجنة بالمكاره

Abou Houreïra (radhia Allâhou anhou) rapporte que le Messager d’Allah (sallallâhou alayhi wa sallam) a dit :

« L’Enfer a été recouvert par les désirs et le Paradis l’a été par ce qui est pénible. »

Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) apporte ici deux informations essentielles par rapport à l’orientation que le musulman et la musulmane peuvent donner à leur vie future. Il (sallallâhou alayhi wa sallam) dit d’abord:

« L’enfer a été recouvert par les désirs », ce qui signifie que, pour l’être humain, le moyen le plus sûr et le plus direct pour arriver en Enfer consiste à suivre constamment ses tentations, c’est-à-dire ses désirs portant sur des attitudes et des choses interdites ou qui conduisent vers ce qui est prohibé.

Ensuite, il (sallallâhou alayhi wa sallam) ajoute:

« Le paradis est dissimulé par ce qui est pénible », c’est-à-dire que celui qui aspire au Paradis doit forcer son ego -son nafs- à accepter de faire des choses éprouvantes… En quoi consistent ces choses pénibles auquel le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) fait allusion ? Les commentateurs de ce Hadith écrivent en substance qu’il s’agit de tous les devoirs que le croyant est tenu de s’acquitter pour se rapprocher d’Allah, comme par exemple:

– Le respect des actes d’adoration et des rituels.

– La constance dans la pratique religieuse.

– L’effort pour se protéger des propos et des actes interdits.

S’acquitter de ces devoirs n’est évidemment pas aisé et demande un gros effort sur soi, un véritable djihâd oun nafs. Mais c’est là le prix à payer pour accéder au Paradis.

Voici en substance ce vers quoi le Messager d’Allah (sallallâhou alayhi wa sallam) interpelle les croyants à travers ce Hadith : L’importance considérable de cet enseignement prophétique se manifeste chaque jour un peu plus… En effet, dans notre société, l’assouvissement de tous ses désirs et ses pulsions est devenue la norme : Pour flatter les plus vils instincts de chacun (et, soit dit en passant, servir les intérêts économiques d’une minorité), aucun moyen n’est écarté. Les limites de l’acceptable, du convenable sont chaque jour repoussées. On en est arrivé à un point où la seule référence ou la volonté de s’attacher à certaines valeurs morales et principes éthiques élémentaires comme la pudeur et la chasteté est assimilée à une attitude rétrograde, dépassée… pour ne pas dire déphasée… Aujourd’hui, il est beaucoup plus facile de se déclarer partisan de certaines déviances telles que l’homosexualité, que de prendre position contre celles-ci…

Et le plus triste, c’est que les musulmans ne sont pas épargnés : Des péchés aussi graves que la sorcellerie, la consommation des boissons alcoolisées, le zinâ… sont incroyablement minimisés et banalisés… au point où ils se répandent de façon monstrueuse, à une vitesse vertigineuse et dans des proportions difficilement imaginable il y a de cela encore quelques années…

Le plus préoccupant est de savoir quelle sera la situation de notre oummah dans quelques années -si rien n’est fait pour endiguer cette épidémie du mal et de la perversion ? Et surtout, sommes-nous prêts à assumer les conséquences terribles auxquelles nous nous exposons par notre inconscience ?… N’oublions pas que lorsque l’épreuve divine arrive, elle ne touche pas seulement les coupables. Allah dit :

« Craignez cette fitnah (trouble) qui n’affectera pas seulement ceux qui ont été injustes parmi vous (…) »

Sincèrement, il est grand temps de se réveiller et de se responsabiliser… Le monde a eu récemment l’occasion d’être témoin de certaines manifestations terrifiantes de la Toute-Puissance divine : Sans jeter la pierre à quiconque, on se demande bien qui donc pourrait prétendre être en mesure de faire face sereinement à ce genre de cataclysme…

Se responsabiliser est devenu une priorité; cela implique de la part de chacun au moins trois choses :

  • Il s’agit avant tout de prendre conscience de la gravité de nos péchés et de nos manquements. Un de nos pieux prédécesseurs disait :

الذنب الذي يخشى ألا يغفر هو الذي يقول فيه صاحبه ليت كل ذنب فعلته مثله

« Le péché qui risque de ne pas être pardonné est celui au sujet duquel celui qui l’a fait dit (en minimisant son geste) : « Comme cela aurait été bien si tous mes péchés étaient semblables à celui-ci. »

Ibnou Mas’oûd (radhia Allâhou anhou) disait pour sa part :

المؤمن يرى ذنبه كالجبل يخاف أن يقع عليه والمنافق يرى ذنبه كذباب وقع على أنفه فقال به هكذا وهكذا

« Le croyant voit son péché comme une montagne qui risque de tomber sur lui (et l’écraser); et l’hypocrite voit le sien comme une mouche qui se serait posée sur son nez et qu’il chasserait ensuite d’un signe de la main. »

Un autre savant disait :

كل ما عصي الله به فهو كبيرة، لا تنظر إلى صغر المعصية ولكن انظر إلى كبرياء من عصيته

« Chaque acte de désobéissance envers Allah est une kabîrah (péché majeur). Ne regarde pas la petitesse de la désobéissance, mais regarde plutôt la Grandeur de Celui que tu désobéis. »

En fait, le croyant, même après avoir accompli une bonne action, doit craindre que celle-ci ne soit pas agréée. L’hypocrite est celui qui ne cesse de commettre des péchés en affirmant avoir espoir d’être pardonné, à l’image de ces gens qui n’hésitaient à violer les interdictions divines pour des intérêts matériels, puis disaient : « On sera bientôt pardonné. » (Voir Sourate 7 / Verset 169)

· Ensuite, il est essentiel d’abandonner au plus vite les péchés. Concrètement, quand nous examinons nos péchés, nous nous rendons compte qu’ils sont essentiellement de trois types : Certains peuvent être délaissés aisément; d’autres plus difficilement et d’autres encore nous semblent impossible à abandonner pour l’instant. Le minimum que nous pouvons faire dès à présent, c’est :

– de s’éloigner immédiatement du premier type de désobéissance,

– de diminuer progressivement le second,

– de se repentir et implorer l’aide d’Allah à propos du troisième.

N’oublions pas en effet que les actes de désobéissances envers Allah sont synonymes de feu… Et lorsqu’on est face à un incendie qui se propage sans arrêt, on ne va pas chercher à savoir à quelle vitesse précise on est capable de s’éloigner du danger : On fuit… tout simplement…

· Enfin, il faut apprendre à maîtriser ses désirs et ses envies lorsque celles-ci portent sur le harâm (l’interdit) ou conduisent vers le harâm. Comme souligné précédemment, il faut donc nécessairement faire des efforts sur soi, en gardant à l’esprit trois choses :

– La plaisir qu’apporte la satisfaction d’un désir illicite est éphémère, à l’instar du bien être ressenti par celui qui est atteint de démangeaisons lorsqu’il se gratte : Non seulement son geste ne lui procure pas un réel soulagement, mais, au contraire, il ne fait qu’empirer son affection et sa souffrance…

– Il ne sera jamais possible de satisfaire pleinement l’ensemble de ses envies ici bas, qui est avant tout un espace d’épreuve : Le seul lieu où tous les désirs seront assouvis est le Paradis. Dans ce monde, la satisfaction d’une envie entraînera l’apparition d’une autre, et l’impossibilité de combler le fossé séparant nos désirs de leur réalisation ne fera qu’augmenter notre frustration… et faire de notre existence un énorme gâchis…

– Lutter contre son nafs et ses envies est, certes, très difficile. Mais chacun sur cette terre consent quotidiennement à faire des sacrifices afin de servir ses intérêts immédiats, que ce soit pour ses études, pour son activité professionnelle, pour sa promotion sociale, pour faire plaisir à ceux qu’il aime ou à sa petite personne … Dans ces conditions, il est difficile de concevoir que l’on ne soit pas prêt à supporter quelques difficultés pour obtenir l’agrément de Notre Créateur et, par la même occasion, nous épargner des effroyables tourments de l’Au-delà ?

Pour conclure, rappelons que dans le Hadith cité au tout début, le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) nous a montré la voie du Paradis et celle de l’Enfer. A nous de choisir maintenant l’orientation que l’on désire… Néanmoins, suivre le chemin conduisant vers le Feu en espérant arriver au paradis est tout aussi ridicule que de descendre l’escalier qui conduit à la cave en prétendant vouloir monter à l’étage de sa maison…

Wa Allâhou A’lam !

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