Traduction d’un discours de Cheikh Abou Al Hassan Ali An Nadawi r.a.
» Annonce aux hommes le Pèlerinage. Ils viendront à toi, à pied ou (montés) sur des chameaux aux flancs caves, arrivant de contrées éloignées. Afin qu’ils soient eux-mêmes témoins des avantages qu’ils en recueilleront, et afin qu’ils répètent le nom d’Allah, à des jours fixes, sur les bêtes de troupeaux qu’Allah leur a attribuées. Mangez-en et nourrissez-en le pauvre, le malheureux. Puis qu’ils donnent leurs soins au corps! Qu’ils s’acquittent de leurs vœux et qu’ils accomplissent les circuits (tawâf) autour de l’Antique Maison. «
(Sourate 22, Versets 27, 28 et 29)
L’islam est une religion de pur monothéisme. Il n’admet aucun intermédiaire ou intercesseur entre l’homme et son Créateur. Il condamne tous les objets matériels et visibles susceptibles de devenir des centres de dévotion et auxquels les gens rendraient un hommage spirituel sous une forme ou sous une autre. Il n’y a pas de place en Islam pour des agents intermédiaires, des manifestations, des images ou des idoles. Il n’y a pas non plus de clergé ni de groupements de moines religieux ou d’ermites.
« Lorsque Mes serviteurs t’interrogent à mon sujet, je suis proche, en vérité ; Je réponds à l’appel du suppliant quand il M’implore. Qu’ils acceptent donc Mes commandements et qu’ils croient en Moi – Peut-être seront-ils bien dirigés. «
(Sourate 2, verset 186)
« Adore donc Allah en Lui rendant un culte pur: Le culte pur n’appartient-il pas à Allah seulement? »
(Sourate 39, versets 2 et 3)
L’Islam est d’une si grande pureté intellectuelle, d’une si grande élévation d’âme, d’une telle honnêteté dans les intentions et d’une si grande sincérité dans l’action qu’il est impossible de concevoir un meilleur idéal ou un concept plus noble. A cet égard, aucune foi, aucune philosophie au monde ne peut lui être comparée. Personne ne peut non plus mieux décrire l’Unicité et l’Excellence de Dieu que le Qour’aane.
« Rien n’est semblable à Lui ! Il est celui qui entend et qui voit parfaitement «
(Sourate 42, Verset 11)
LES SIGNES D’ALLAH
Mais la nature humaine étant ce qu’elle est, la quête d’un phénomène à travers lequel on pourrait trouver la satisfaction de l’instinct naturel d’Amour, d’Adoration et de Soumission a toujours formé une part essentielle de son caractère et de sa personnalité. Pour répondre à ce besoin, Allah a prévu certains objets qui lui sont consacrés, qui ont un lien particulier avec Son Nom Béni, qui sont considérés comme Lui appartenant et sur lesquels Sa Grâce est telle que leur simple vue évoque Son Souvenir. Surtout des événements, des rites et expériences leur sont associés qui témoignent des prodiges d’Allah, qui nous rappellent Sa Foi, le courage et l’effort de Ses Envoyés. Il lui a plu de donner à ces objets le nom de Signes d’Allah et de proclamer que leur rendre hommage, c’est aussi Lui rendre hommage tandis que leur témoigner de l’irrespect, c’est de ce fait même, Lui témoigner de l’irrespect. Il a permis, ou plutôt, invité l’humanité à épancher son instinct naturel d’Amour, de Rapprochement et d’observation à travers ces objets.
« Ceci est mon commandement. Et ceux qui respectent les Signes d’Allah le font certainement avec de la piété dans le coeur ».
(Sourate 22, V 32)
« Ceci est mon commandement. Et quiconque honore les commandements sacrés d’Allah, c’est un bien pour lui auprès de son Seigneur » .
INSTINCT D’AMOUR
Un homme n’est ni un animal totalement rationnel ni un être désespéré au point d’être contraint de se soumettre à n’importe quelle loi ou autorité. Il n’est pas non plus un rouage d’une machine qui fonctionne selon un programme déterminé. Il est Raison autant que Sentiment, Foi autant qu’Intuition, Soumission autant qu’Amour. C’est dans les nombreuses facettes de sa personnalité que réside le secret de sa grandeur et de sa noblesse et c’est grâce à cela qu’il a pu vaincre des obstacles apparemment insurmontables et accomplir des actions surhumaines. D’ailleurs c’est en raison de sa nature particulière que lui fut accordée la « responsabilité » que les cieux, la terre et les montagnes avaient refusé d’assumer et qu’il parvint à une élévation que les anges envient.
Le lien entre l’homme et son Créateur n’a pas seulement un caractère légal ou logique qu’on peut limiter au paiement des impôts, à l’observation des lois et à la jouissance des droits. C’est également un lien d’Amour et de grands sentiments telles que la dévotion, la tendresse et l’humilité ; son domaine est si étendu qu’il a certainement touché toute la pensée et l’action humaine. L’Islam n’interdit pas cet Amour. Au contraire il nous appelle plutôt vers cet Amour, l’encourage et le soutient.
Le Qour’aane dit:
« Ceux qui croient sont les plus ardents dans leur Amour pour Allah ».
(Sourate 2, V 165)
« Dis : Si vos pères et vos enfants, vos frères et vos femmes, vos parents, les tribus et les biens que vous avez acquis, et le commerce dont vous craignez la ruine, et les habitations dans lesquelles vous vous complaisez, vous sont plus chers qu’Allah, son apôtre et la lutte dans le sentier de Dieu, attendez-vous à voir venir Allah exécuter ses arrêts. Allah ne dirige point les gens pervers ».
(Sourate 9, V 24)
Le Qour’aane, lorsqu’il parle des Envoyés divins, met l’accent sur leurs qualités d’Amour, de ferveur et de sacrifice. Au sujet du Prophète Yahya (alayhis salâm) (Jean) par exemple, il dit:
« Nous avons donné à Yahya la sagesse quand il n’était qu’un enfant, ainsi que la tendresse et la candeur: Et il était pieux ».
(Sourate 19, Versets 12 et 13)
Le merveilleux épisode du Prophète Ibrahim (alayhis salâm) est un exemple d’Amour et de Sacrifice. Le Qour’aane mentionne d’une façon précise comment le Prophète Ibrahim (alayhis salâm) plaça le couteau sur la gorge de son fils et ne l’enleva que lorsqu’il eut témoigné concrètement à Allah la grandeur et l’intensité de sa sincérité, de son courage et de son sacrifice.
« Nous lui criâmes: O Abraham! Tu as cru à ta vision, et voici comment nous récompensons les vertueux. Certes, c’était une épreuve décisive ».
(Sourate 37, Versets 104 – 106)
Faisant à nouveau l’éloge du Prophète Ibrahim (alayhis salâm), il dit:
« Voyez! Ibrahim était doux, implorant et repentant ».
AMOUR, FRUIT DE LA CONNAISSANCE DES ATTRIBUTS
Si le Qour’aane insiste aussi longuement sur les Attributs, les Fonctions et la Miséricorde du Seigneur, c’est essentiellement en raison du fait que les sentiments d’Amour et de dévotion proviennent de la connaissance des Attributs Divins. Des savants tels que l’Imam Ibn-i-Taimiyah r.a. ont défini ainsi la méthode coranique d’explication des Qualités Essentielles et Permanentes du Créateur Tout-Puissant: « Concision du Négatif », et « Diffusion du Positif ». C’est la description détaillée des attributs bienveillants d’Allah ainsi que leurs signes et prodiges qui alimentent la flamme de l’Amour dans le coeur humain et l’emplit de ferveur et d’enthousiasme. Si les attributs négatifs sont les guides de l’esprit, les attributs positifs sont les guides du coeur. (Dans le Qour’aan, lorsque l’on expose les attributs négatifs d’Allah, c’est-à-dire que l’on explique ce qu’Allah n’est pas, seules de courtes phrases comme « Rien ne Lui ressemble » ont été employées, tandis que là où Ses attributs positifs sont mentionnés, c’est-à-dire que l’on explique ce qu’il est, la discussion est à la fois détaillée et énergique, comme à la fin de la sourat Al Hashr). Sans la connaissance des noms merveilleux d’Allah et de Ses pures qualités dont le Saint-Qour’aane et les Traditions sont remplies et qui sont une source constante de joie et d’inspiration pour Ses dévoués serviteurs, la Foi aurait été réduite à un dogme et aurait perdu sa capacité d’émouvoir le plus profond du coeur avec sincérité et humilité pendant la prière et le repentir. Sans cela, les relations entre Allah et l’homme auraient quelque chose de machinal, de limité, sans ampleur ni souplesse, sans vitalité ni enthousiasme la vie aurait été une triste, aride et petite affaire, dépourvue de la douce folie d’amour et de l’aiguillon délicieusement piquant du désir. Si l’on devait retirer à l’homme cette richesse céleste, que resterait-il pour distinguer la vie de la mort, l’humanité de l’univers végétal ?
SANS VALEUR EST LA COUPE QUI NE DÉBORDE JAMAIS
Pour étancher la soif de l’esprit et pour apaiser la flamme de l’Amour, il était nécessaire que le coeur et les yeux du musulman débordent de temps en temps, permettant ainsi aux sentiments exacerbés de solitude et de séparation qui viennent du plus profond de notre être de se libérer. A quoi peut bien servir la coupe que l’on remplit jusqu’au bord et qui jamais ne déborde?
LE HADJ
L’Imam Ghazali (r) avait pleinement conscience du fait que l’Amour était une réelle nécessité qu’un être humain sensible s’efforçait toujours de satisfaire. La Maison de la Ka’aba (à la Mecque), tous les signes d’Allah qui Lui sont associés et le Hadj avec ses rites et les cérémonies qui l’entourent contiennent tout ce qu’il faut pour satisfaire cette impulsion et ce besoin naturel humain.
L’Imam Ghazali (r) écrit : « S’il existe chez un musulman un profond désir de se rapprocher d’Allah, il fera les efforts nécessaires à cet effet. Un amoureux est passionnément attaché à tout ce qui lui rappelle l’Être Aimé. La Maison de la Ka’aba est associée à Allah et un Musulman devrait de ce fait, y être instinctivement attiré, sans parler de l’attrait des récompenses qui lui sont attachées ». (Ihyâ-oul-Ouloum Volume 1/ Page 24)
De même, Shah Walliullah (r) observe : « Quelque fois lorsqu’un homme est submergé de désir pour son Seigneur, que l’amour jaillit puissamment en lui et qu’il cherche à satisfaire cette tendance innée, il lui apparaît que seul le Hadj pourrait le guider vers cette voie ». (Houjjat-oul-llahil-Bâlighah Volume 1/ Page 59)
On pourrait considérer que la Salat qu’un homme offre plusieurs fois par jour suffise à apaiser son âme. Elle aurait pu lui donner l’occasion de libérer ses sentiments, d’atténuer la douleur de la séparation en versant quelques larmes durant la prière. Mais ces larmes ne suffisaient pas à étancher sa soif. Elles pouvaient seulement l’apaiser momentanément, car elles n’avaient pas le pouvoir d’éteindre le feu dévorant de l’amour qui, quelquefois, transformait le coeur en une fournaise ardente.
LE GAGE D’OR DU MATÉRIALISME
De la même façon, le jeûne aide à étancher la soif de l’âme et à contenir l’intensité des instincts animaux car la faim et l’abstinence ont des qualités purificatrices. Mais le jeûne est limité à un certain nombre d’heures autour desquelles se crée une ambiance qui est contraire à l’esprit de ce mois. Un certain climat de paresse et de gourmandise apparaît chez le jeûneur; de même, la société où il vit est devenue si tolérante pour tout ce qui touche l’impiété et la sensualité que celui qui jeûne se sent isolé comme une île au coeur de l’océan. Il fallait toutefois, dans un élan audacieux offrir au Musulman la possibilité de briser ses chaînes et de le libérer de cette ancienne demeure lugubre qu’est la vie de tous les jours. Il fallait que ce fût un saut qui le transportât de ce monde corrompu, artificiel, plein de préjugés et de calculs, vers un monde nouveau, fascinant et illimité où l’Amour règne et où le coeur compte plus que tout; un monde où il est libéré de toute forme de servitude et de toute divinisation, où les barrières établies par les hommes entre les races, où la géographie et la politique n’existent plus; un monde où enfin la foi du Monothéisme Pur, de l’unité de la Divinité, de la providence, de l’Humanité, de la Foi et du But deviennent l’élément de base de son mode de vie ; alors, le coeur rempli de joie il chante avec ses frères des louanges au Seigneur et lance cet appel chaleureux:
« O Allah, Me voici ! Me voici auprès de Toi ! Tu n’as point d’associé. Me voici. Louanges à Toi et de Toi viennent toutes les Bénédictions. A Toi seul appartiennent le Pouvoir et la Loi Tu n’as point d’associé. »
Même après la prière qu’un Musulman dit chaque jour, après le jeûne qu’il observe durant le mois de Ramadan et après l’aumône qu’il fait aux pauvres – à condition bien sûr qu’il possède le minimum taxable – il fallait qu’il existât à chaque fin d’année une période particulière, une saison de ravissement et d’adoration.
RÉVOLTE CONTRE LE CULTE DE LA MATIÈRE
Il était aussi nécessaire qu’une fois de temps à autre, le musulman se révolte contre l’intelligence froide. Lorsqu’une vie n’est pas « secouée », de temps en temps (par la révolte) elle n’est pas digne d’être vécue. Un homme devrait parfois se libérer et rompre les liens artificiels de l’habitude et de la coutume, de la loi fière et établie, des tabous et des conventions stéréotypés en maîtrisant les problèmes de son coeur. Il devrait au moins une fois dans sa vie se jeter dans le néant comme un amoureux déprimé et apporter ainsi la preuve de cette douce folie d’Amour comme le veulent les gens de Foi car c’est alors seulement qu’il pourrait goûter à la vraie liberté. Appellera-t-on un homme libre celui qui est constamment esclave des conventions et de la société? Comment être un vrai Monothéiste lorsqu’il est prisonnier de ses habitudes, de ses désirs et de ses penchants ? Comment dire qu’il est loyal et fidèle celui qui obéit aux commandements de l’esprit et à moins qu’il ne mesure la valeur de chaque chose selon le calcul de son intellect artificiel et que leurs avantages matériels paraissent évidents, il ne pourra s’élever à la dévotion et à la fidélité? Le Hadj, dans son aspect particulier s’oppose totalement aux Lois que l’homme s’impose (à lui même) et à la routine de la vie à laquelle sont attachés les adorateurs de la matière et de l’esprit de même que les prisonniers de la discipline et de la conduite méthodique. C’est ce qui mène à la Foi en Allah (invisible pourtant), incite et permet d’exécuter un ordre sans réfléchir ou hésiter – tout simplement parce qu’il s’agit d’un ordre – Puisse-t-il s’enraciner dans son être et l’esprit froid et calculateur perd, pendant un certain temps, de son autorité qui évalue et pèse sur toute chose de son aspect logique et perceptible seulement. L’Imam Ghazali (r) a profondément étudié et recherché ce qui concerne l’esprit et le but du Hadj et il en a brossé, grâce à son inimitable style un tableau extraordinaire. Il dit:
« De par sa nature et son but, la demeure d’Allah est semblable à une cour royale où les adorateurs et les admirateurs, de même que ceux frappés par le tourment de la séparation viennent de près et de loin, épuisés, le visage hâve, vêtus simplement, la tête baissée en signe de soumission avec la conviction profonde de l’infortune scellée au coeur, s’oubliant devant Sa gloire et Sa Magnificence, sachant parfaitement bien et affirmant de tout coeur qu’Il est trop Grand, trop Élevé pour pouvoir l’enfermer derrière un mur ou le contenir dans une cité afin que leur dévotion, leur servitude, leurs pleurs et leurs lamentations puissent l’atteindre ».
C’est pourquoi il leur est demandé d’exécuter certains actes et d’accomplir certains rites qui dépassent le domaine de l’intellect, tels que le « Ramy oul Jimâr » (l’action qui consiste à lapider les stèles à Mina) et le Sa’ee (le rituel qui consiste à parcourir d’un pas vif, sept fois dans chaque sens, la distance qui sépare les deux monts de « SAFA » et « MARWA » à Makkah).
Tous ces actes sont l’expression de la plus grande forme d’esclavage et de servitude. Le Zakâte est un exercice de compassion dont on comprend aisément le but. Le Sawm (Jeûne) est une discipline spirituelle de purification de soi qui se veut d’éliminer les mauvais penchants que le diable exploite afin de parvenir à ses fins. Dans la salat, la Grandeur et la Gloire du Seigneur apparaissent, de même que l’humilité de l’esclave pendant le « Roukou » (génuflexion durant la prière), le « Sajdah » (prosternation) ainsi que d’autres gestes de soumission et d’humilité. Mais le « Ramy oul Jimar » et le « Sa’ee », de même que les autres rituels semblables du Hadj ne procurent pas au coeur la joie et la satisfaction. Ils ne séduisent pas la nature humaine et l’esprit n’y trouve pas non plus une signification ou un but. On accomplira ces actes seulement dans un esprit d’obéissance, sachant bien que, quoiqu’il en soit, il s’agit de l’ordre d’Allah que l’on doit exécuter. L’idée est de dépouiller l’esprit de son pouvoir dominateur et de le garder à l’écart des choses qui pourraient l’attirer car lorsque l’esprit accepte totalement une chose, le coeur penche naturellement vers cette chose et cette attirance devient elle même le principal ressort de l’action. Ainsi, on ne respecte plus l’esprit d’abandon et de soumission absolue. Durant la période du Hadj il était clairement dit par le Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam): « Me voici pour le Hadj avec un esprit d’obéissance et de servilité absolue ». Le Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam) n’employa ces mots pour aucune autre forme d’adoration, ni même pour la salat.
« A partir du moment où Allah dans Sa Sagesse, a établi que la voie du Salut passe par l’accomplissement de ses devoirs avec loyauté, dévotion et humilité, les actes religieux et leur pratique (dont l’homme ne peut comprendre la signification profonde) sont plus à même de détourner l’homme de la pureté de son Etre et de la virtuosité pour parvenir au don de son être ». (Ihya – oul- ouloom Vol I P 240 ).
L’Imam Ghazali (r) dit que l’essence même du rituel du « Ramy oul Jimâr » réside dans la soumission totale aux commandements Divins. « Son But », écrit-il, « est l’obéissance absolue et la soumission aux ordres, quelle que soit leur nature, afin que la servitude absolue devienne évidente. La raison ou la volonté n’ont rien à voir ici. De plus, il montre une ressemblance avec le prophète Ibrahim (a) car ce fut à cet endroit que le diable maudit essaya de le tenter et de faire naître en lui le doute à propos du Hadj; le Prophète (a) eût alors une révélation de Dieu qui lui ordonna, afin d’être seul, de jeter des pierres au Démon. Mais si quelqu’un s’imagine que le Prophète Ibrahim (a) avait jeté des pierres contre Satan parce que celui-ci était réellement apparu devant lui, et puisque dans son propre cas, il ne verra pas Satan, il est par conséquent inutile d’accomplir cette cérémonie. Qu’il sache que cette idée là aussi lui a été suggérée par Satan afin d’affaiblir sa résolution et de l’humilier ».« Saches, insista-t-il, qu’apparemment tu jettes des pierres à Jamaratoul ‘Uqubah (la dernière stèle) mais qu’en fait, elles touchent le Diable à la face et lui brisent le dos car rien ne l’humilie plus que d’exécuter le commandement Divin uniquement par Respect pour Lui (Allah) et dans un esprit de fidélité et d’obéissance, sans que le choix ni la raison n’interviennent ».
De la même façon, l’Imam Ghazali remarque à propos du Qourbani (le sacrifice d’animaux):
« Rappelle-toi qu’accomplir le Qourbani est un moyen pour apaiser le courroux d’Allah. On devrait faire le Qourbani sans hésiter et plein d’enthousiasme en espérant qu’Allah, dans sa Grâce épargnera chacun de nos membres du feu de l’enfer en récompense de chaque membre de l’animal sacrifié. C’est ainsi que cela est décrit dans les Traditions. Plus l’animal sacrifié est gros, plus la récompense est grande ».
Wa Allâhou A’lam !
Et Dieu est Plus Savant !