Un des premiers besoins auquel l’être humain est confronté après sa venue au monde, est celui de se situer. En effet, l’expérience nous montre que pendant les premiers mois et même les premières années de sa vie, le nouveau-né recherche et se fixe des repères. Ces repères, qui seront parfois visuels , auditifs ou même déterminés par le goût , apportent à l’enfant une certaine assurance vis-à-vis de ce monde nouveau dans lequel il vient d’arriver et qui représente pour lui un univers tout aussi vaste qu’inconnu. C’est ainsi qu’il apprendra par exemple à « reconnaître » ses parents et les autres personnes proches de lui. Nous savons par ailleurs, qu’à partir du moment où l’enfant est éloigné des repères qu’il s’est fixés, il ne se sent pas bien, et il manifeste son malaise par des pleurs, seul moyen pour lui d’exprimer sa détresse.
Ce besoin de repères n’est pas spécifique à l’enfance ; il reste présent chez l’homme durant toute sa vie, mais sous une forme différente. Passé le stade de l’enfance, le besoin de se situer physiquement par rapport à ce qui l’entoure perdra de l’importance chez l’être humain. Il sera en fait progressivement remplacé par un autre besoin, tout aussi important pour lui: celui de comprendre le monde qui l’entoure et de s’y situer moralement. Il s’aidera tout au cours de sa vie de divers éléments, comme sa raison, son éducation, sa culture, entre autres, pour répondre à un certain nombre de questions relatives à son existence : Ces éléments deviendront en quelque sorte de nouveaux repères, qui lui permettront de se retrouver par rapport à tout ce qui l’entoure, qui l’aideront à savoir ce qu’il a le droit de faire et ce qu’il n’a pas le droit, mais surtout ils lui serviront à donner un sens et un but à sa vie.
Dieu, Créateur et Organisateur de l’univers, n’a pas laissé l’être humain démuni face à ce besoin. Par les Messages successifs qu’Allah a révélés aux hommes, Il leur a clairement montré le but suprême auquel ils devaient tous aspirer : l’obtention de Son agrément et de Ses faveurs. Mais Allah n’a pas seulement exposé aux hommes le sens réel qu’ils doivent donner à leur existence, Il leur a aussi guidé quant à la façon d’agir pour y arriver. Ainsi, Allah a tracé pour les hommes une voie droite et claire, une voie conduisant directement vers l’objectif suprême auquel nous avons fait allusion. C’est cette voie mise en place par Allah que le Qour’aane désigne par « As sirât oul Moustaquim »(le chemin droit) , « Ad dîn oul quayyim »(la religion droite) ou encore « Sirât-oul-llâh » (la voie d’Allah). Dans notre langage commun, nous l’appelons « Islam ». L’Islam est donc une religion instituée par Dieu Lui-même, présentée par tous Ses Messagers, sans exception. Il est à noter cependant, que même si les religions prêchées par les différents Prophètes de Dieu présentaient essentiellement le même message dogmatique, ils se différenciaient beaucoup sur le plan du culte et du rite. C’est pour cette raison que, généralement, le mot « Islam » est employé spécifiquement pour la religion prêchée par le dernier des Messagers, Mouhammad Bin Abdoullah (Que la paix et la miséricorde de Dieu soient sur lui). Le « Sirât-oul-llâh » a ainsi été porté à la perfection par l’intermédiaire de Mouhammad (Que la paix et la miséricorde de Dieu soient sur lui), comme le témoigne le Qour’aane:
« Aujourd’hui, j’ai parachevé pour vous votre religion… »
Dans les lignes suivantes, nous allons relever quelques-unes unes des caractéristiques de la « voie » qu’Allah nous a présentée par l’intermédiaire du Prophète Mouhammad (Que la paix et la miséricorde de Dieu soient sur lui).
- Tout d’abord, la « voie d’Allah » est une religion parfaite, où il n’y a ni manque, ni excès. Allah étant, rappelons-le, Créateur de l’homme, Il sait mieux que quiconque sa constitution, sa nature. C’est pourquoi la voie et le mode de vie qu’Il choisira pour l’homme sera nécessairement conforme à sa nature, prenant en considération ses besoins et ses faiblesses. Il est donc tout à fait logique que celui qui suivra cette voie n’en tirera que des profits. Il pourra ainsi dépasser le cadre restreint de la satisfaction de ses simples besoins bestiaux, pour atteindre celui d’une vie pleine et équilibrée, prenant en considération aussi bien ses besoins physiques que spirituels. Quiconque adopte l’Islam et le pratique continuellement, vit donc nécessairement en paix avec toutes les composantes de sa personne et de son être.
- La « voie d’Allah » étant en conformité avec la nature humaine, elle est donc relativement facile à suivre. S’il est vrai que l’Islam comprend un grand nombre d’obligations et de devoirs, il ne faut pas oublier non plus qu’il y a aussi un grand nombre de « permissions » (Roukhsat) et d’autorisations particulières qui ont été accordées. Le Prophète Mouhammad (Que la paix et la miséricorde de Dieu soient sur lui) conseillait par ailleurs aux musulmans, concernant la pratique religieuse, de ne pas tomber dans l’excès, et de ne pas montrer trop de zèle. Il insistait plus sur la continuité et la qualité des pratiques, même minimes, que sur leur quantité. Il est rapporté de lui à ce sujet :
« Cette religion est aisée (à pratiquer); cependant quiconque fait montre d’un zèle excessif en matière de religion sera vaincu par religion. Faites donc preuve de modération et contentez-vous de tendre (vers la perfection sans avoir la prétention de jamais l’atteindre) et réjouissez-vous (des récompenses qui vous seront accordées pour vos œuvres)… » (Boukhâri)
Il ne faut omettre non plus que très souvent, les difficultés que nous rencontrons dans notre pratique de l’Islam résultent, soit d’un manque d’adaptation de notre part face à l’idéologie islamique (due à notre faiblesse personnelle ou aux contraintes de notre environnement), soit d’une lacune dans notre éducation islamique, qui fait que nous ne connaissons pas les alternatives ou les facilités proposées par l’Islam. Ce qui, nous le voyons bien, ne remet pas en cause la facilité de « Dîn » (c’est à dire de la religion).
- La « voie d’Allah » s’adresse à tous les hommes (elle est donc adaptée pour l’humanité entière). L’Islam est ainsi une religion universelle qui s’adresse à tous les êtres humains, quelles que soient leur couleur de peau, leur appartenance ethnique, leurs facultés physiques ou intellectuelles, leur position sociale ou leur condition financière. N’oublions pas qu’aux yeux d’Allah tous les êtres humains sont égaux, et qu’une quelconque supériorité ne pourrait venir que de la piété. (C’est pourquoi l’Islam condamne sévèrement toute forme de discrimination raciale.)
- Enfin, le « Sirât-oul-llâh » est une voie qui restera toujours praticable, et ce, jusqu’au Jour Final. Cette religion ne sera jamais inadaptée, quelle que soit l’époque à laquelle on se trouve. Le Prophète (Que la paix et la miséricorde de Dieu soient sur lui) est le dernier Messager envoyé par Allah, la voie qu’Il a présentée par son intermédiaire est donc appelée à être suivie jusqu’au Jour Final. Allah étant lui-même au-dessus de toute emprise du temps, les Lois et les Principes qu’Il a énoncés jusqu’au Jour Final seront donc adaptés jusqu’à ce Jour. Même à notre époque, où les changements dans tous les domaines (technologique, scientifique, mais aussi économique, etc…) sont si importants et si fréquents, il est toujours possible de trouver dans les sources islamiques des éléments de réponse aux problèmes actuels de notre société.
Voici donc quelques-unes unes des caractéristiques de la « voie d’Allah » auxquelles le Qour’aane fait allusion. Ce sont là autant de raisons qui doivent nous pousser à choisir et à suivre cette voie. Si Allah nous a fait musulman aujourd’hui, et nous a donc guidés vers Sa « voie », nous devons lui en être reconnaissants. Il n’y a pour cela de meilleure façon d’agir que de pratiquer assidûment l’Islam dans notre vie de tous les jours. N’oublions pas que c’est là que réside notre salut à tous. Dieu promet dans le Qour’aane une existence paisible à celui qui confirme sa foi par ses bonnes œuvres (en d’autres mots, qui est un bon et vrai musulman). Il dit :
« Et quiconque, homme ou femme, fait de bonnes œuvres, tout en étant croyant… les voilà ceux qui entreront au Paradis… »
(Sourate 4/Verset 124)
J’ajouterai pour conclure, qu’à l’instar du nouveau-né qui ne se sent pas bien quand il est éloigné de ses repères, celui qui s’éloigne du « Sirât-oul-llâh » ne peut trouver la paix intérieure. Il ressentira constamment un « vide » en lui; un vide qu’il ne pourra combler qu’en revenant vers une bonne pratique de l’Islam.
Wa Allâhou A’lam !