Anas (radhi allâhou anhou) rapporte qu’une fois, le mois de Ramadhan était arrivé et l’Envoyé d’Allah (sallallâhou alayhi wa sallam) dit :
« Un mois vient certainement de vous arriver dans lequel se trouve une nuit meilleure que mille mois. Quiconque manquera une telle nuit aura été, en vérité, dépourvu de tout bien et nul n’en est privé sauf celui qui est vraiment malchanceux. »
(Ibn Mâdja)
Extraits des commentaires de Cheikh Zakariyah r.a. concernant ce Hadith (Source: « Fadhâïl Ramadhân »):
Qui pourra douter de la malchance de la personne qui est dépourvue ou qui se prive elle même du grand bien contenu dans “Laïlatoul Qadr” ? Il existe des gens qui, à cause de leurs fonctions et durant leur service, restent éveillés la nuit tout au long de l’année (comme les employés de chemin de fer par exemple) ; combien il pourrait être ainsi facile, dans l’espoir de pouvoir gagner la récompense de plus de quatre-vingts années d’adoration, de rester éveillés pendant un mois, au service d’Allah !
A cause du manque d’enthousiasme, nos coeurs sont dépourvus de zèle ; si cet enthousiasme existait, des milliers de nuits passées dans l’adoration d’Allah deviendraient extrêmement faciles. C’est ce zèle et ce désir que nous devrions susciter. Regardez notre Saint Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam) : il lui avait été promis, à maintes reprises, qu’il n’aurait rien à craindre dans l’au-delà et il avait reçu la bonne nouvelle de sa position exaltée et malgré tout, nuit après nuit, on le trouvait en état d’adoration, à tel point que ses pieds enflaient. Nous appartenons à sa communauté, et parmi nous se trouvent de nombreuses saintes personnes qui ont suivi cet exemple. Ils étaient eux aussi des êtres humains, et nul ne pourra dire qu’il nous est impossible d’avoir la même ardeur pour l’adoration. Ils sont devenus des modèles pour les autres et nul ne pourra plus dire également : « Qui peut se mesurer avec le Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam) et qui peut avoir le courage de faire comme lui ? » Tout ceci n’est qu’une question de conviction au fond du coeur, car pour ceux qui ont le désir de faire les choses, la tâche la plus difficile n’est pas impossible. (…)
Ainsi, ce n’est pas sans raison que Omar (radhi allâhou anhou) rentrait chez lui, après avoir accompli sa prière Icha et restait en prière tout au long de la nuit jusqu’au matin.
On trouve aussi l’exemple du pieux Khaliphe Othman (radhi allâhou anhou) qui, après avoir jeûné tout le jour, passait la nuit en prière après avoir dormi un peu durant la première partie et récitait le Qour’aan en entier dans une seule rakaate.
Dans le commentaire du “Ihya Ouloumiddine”, Abou Taalib Makki r.a. mentionne (d’après une source sûre) le cas de quarante personnes parmi les Tabéïnes qui avaient l’habitude d’accomplir leur prière de l’aurore (fadjr) avec les mêmes ablutions que celles de la prière de la nuit (Icha).
Chaddad (radhi allâhou anhou), quant à lui, était ce sahabi qui, au moment de s’allonger sur son lit, ne cessait de se retourner jusqu’à l’aube, et disait alors : « O Allah, la crainte du feu de l’enfer m’a enlevé le sommeil ! »
Assouad bin Yazid r.a. pour sa part, excepté entre maghrib et Icha où il dormait un peu, passait toutes ses nuits de Ramadhan en état d’adoration.
Quant à Saïd Ibn Moussayyib r.a., pendant cinquante ans , dit-on, il accomplit la prière de Icha et de Fadjr avec les mêmes ablutions.
Il y a aussi l’exemple de Sila bin Ashyam r.a. qui, après avoir passé toute la nuit dans l’adoration, s’adressait à Allah en ces termes : « O Allah, je suis indigne de te demander le paradis et la seule chose pour laquelle je t’implore, c’est de me sauver de l’enfer ! »
Qataadah r.a. avait l’habitude de terminer la récitation du Qour’aan toutes les trois nuits de Ramadhan et une fois dans toutes celles de la dernière décade.
(…)
L’Imam Shaafi r.a., durant ce même mois, récitait soixante fois le Qour’aan en entier durant ses prières de jour et de nuit.
Tels sont les exemples de nos prédécesseurs. Même de nos jours, on peut encore trouver de nombreuses personnes qui font cela, même si elles n’atteignent pas ce degré de sacrifice, mais en considération de leur force et capacité, elles sont malgré tout des exemples vivants des « Salafs » (pieux prédécesseurs). Elles suivent réellement le noble exemple de l’Envoyé d’Allah (sallallâhou alayhi wa sallam) et ne laissent pas leurs occupations mondaines ni leur confort matériel faire obstacle à cela.