Mes frères,
Nous voici déjà arrivé le jour de îde oul fitr, le premier de nos deux jours de fête religieuse annuelle. J’ai pensé qu’il était judicieux, aujourd’hui, d’axer notre intervention autour de quatre récits extraits de nos références premières…
-
La première histoire que je voudrai vous conter brièvement est celle des ashâb ous sabt (littéralement « les gens du samedi »). A une époque très lointaine, dans une ville située proche de la mer, vit une communauté croyante. Très friands de poissons, la pêche est leur principale source de revenus et constitue donc le moteur de leur activité économique. De la part de Dieu, ils ont la permission de pêcher durant toute la semaine à l’exception d’un jour, le samedi. Le problème, c’est que c’est justement durant cette journée que le poisson est le plus présent à la surface de l’eau, très facilement accessible, tandis que les autres jours, il n’est même pas visible. Ne pouvant résister à la tentation, une partie de ces gens se met progressivement à développer des ruses pour violer l’interdiction en vigueur. Selon des rapports historiques, il semble bien qu’ils emploient à cet effet deux moyens :
-
Le vendredi, en fin de journée, ils procèdent à la pose de filets. Et le dimanche matin, ils viennent récupérer le poisson capturé.
-
Ils creusent des bassins en contrebas, sur la côte; et, par l’intermédiaire de canaux, l’eau de l’océan y déviée le samedi. Ensuite, le dimanche matin, ils pêchent allègrement les poissons qui sont restés prisonniers dans lesdits bassins.
Une partie de la population de cette cité s’efforce de les exhorter à abandonner ces ruses. Mais ils ne veulent rien entendre… Et ils persistent ainsi dans leur vile attitude jusqu’à ce que, à un moment donné, la colère divine s’abat sur eux de façon terrible : Ils sont transformés en porc et en singes et meurent trois jours plus tard. 1
-
-
Le second récit porte, lui, sur un incident qui a eu lieu entre Moussa (alayhis salâm) et les siens 2 : L’illustre Messager de Dieu (alayhis salâm), en compagnie de son frère Hâroûn (rahimahoullâh) et des israélites ont quitté l’Egypte, échappant ainsi avec l’aide d’Allah et de façon miraculeuse aux armées de Pharaon. C’est une nouvelle existence qui s’offre à eux, après toutes ces années passées dans l’esclavage, sous le joug de Pharaon. Moussa (alayhis salâm) reçoit alors de la part d’Allah l’ordre de ramener les siens vers la terre bénie de leurs ancêtres, celle du Châm. Il y a cependant un problème : Cette dernière se trouve sous le contrôle des Amalécites, une tribu redoutable et puissante. Leur retour ne va donc pas se faire sans heurts. Moussa (alayhis salâm) les prépare à cette confrontation, en leur rappelant notamment que, cette terre leur étant promise par Dieu, la victoire finale leur appartiendra. Arrivé au Jourdain, un groupe d’israélites est envoyé en tant qu’éclaireurs. Sur place, ces derniers sont capturés puis libérés, non sans avoir au préalable été témoins d’une véritable démonstration de force de la part des Amalécites. Lorsque les autres israélites sont informés de la situation, la quasi-totalité d’entre eux refuse de lutter : Ils ne rejoindront la terre promise que si leurs opposant acceptent de partir volontairement. Deux personnes sensées tentent de leur faire entendre raison, en leur rappelant à nouveau qu’ils ne sont pas seuls… qu’il leur suffit de manifester la volonté de respecter l’injonction divine et de commencer à agir : L’assistance d’Allah suivra. Et cela doit leur être d’autant plus aisé à comprendre qu’ils viennent tout juste d’être témoins de la Toute Puissance d’Allah lors de leur sortie d’Egypte… Mais il n’y a rien à faire; non seulement les israélites s’entêtent dans leur refus, mais, pire encore, ils adoptent une attitude extrêmement insolente et méprisable en disant à Moussa (alayhis salâm) : « Va donc, toi et ton Seigneur, et combattez tous deux. Nous restons là où nous sommes. » La réplique divine ne tarde pas : Ils veulent rester sur place… et bien ils vont être servis ! Ils sont condamnés à errer dans cette plaine pendant 40 ans…
-
Les deux derniers récits ont lieu à l’époque de la Révélation : Nous sommes en l’an 2 de l’Hégire. Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) et les musulmans ont émigré à Médine depuis plus d’une année. Les qouraïchites païens de Makkah ne relâchent pas pour autant la pression sur eux : Ils constituent ainsi une menace permanente pour la oummah. L’autorisation de se défendre contre leurs agressions et leurs abus incessants ayant enfin été accordée aux musulmans, le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) décide de mener certaines actions contre leurs caravanes commerciales qui, sur leur trajet vers la Syrie, passent dans la région de Médine. Ces attaques ont pour but d’affaiblir leur force économique, et, par conséquent, leur puissance militaire. C’est ainsi que, durant le mois de Ramadhân de l’an 2 de l’hégire, un groupe de quelques centaines de musulmans est aux côtés du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) et se dirige vers une caravane qouraïchite très richement chargée, revenant du Châm sous la direction de Abou Soufyân. Apprenant l’avancée des musulmans, ce dernier change de trajectoire et réussit à fuir, non sans au préalable avoir lancé un appel à l’aide aux païens de Makkah. Près de mille soldats, parfaitement équipés et très déterminés quittent alors la ville sainte, avec la ferme intention d’en finir une fois pour toute avec les musulmans. Lorsque le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) est informé de ce revirement de situation, il (sallallâhou alayhi wa sallam) se concerte avec ses Compagnons (radhia Allâhou anhoum) concernant la conduite à tenir : Ils sont trois fois moins nombreux que les mecquois, ils manquent cruellement d’armes et de montures… et, surtout, ils ont quitté Médine dans l’intention de s’attaquer à une caravane de quelques dizaines de personnes, pas à une armée redoutable comme celle qui fonce vers eux. Les mouhâdjiroûn (les émigrés) vont alors exprimer sans hésiter leur volonté de ne pas tourner le dos et de faire face à cette épreuve terrible à laquelle ils sont confrontés… Miqdâd Ibnou ‘Amr (radhia Allâhou anhou) prend ainsi la parole au nom des siens et tient ces propos mémorables au Messager d’Allah (sallallâhou alayhi wa sallam) :
يا رسول الله امض إلى ما أمرك الله فو الله لن نقول لك كما قالت بنو إسرائيل لموسى « اذهب أنت وربك فقاتلا إنا هاهنا قاعدون » ولكنا نقول لك اذهب أنت وربك فقاتلا إنا معكما مقاتلون
« Ô Messager d’Allah ! Réalise donc ce que Dieu t’a ordonné. Par Allah, nous n’allons pas te répéter ce que les israélites avaient lancé à Moïse : Va donc, toi et Ton Seigneur, et combattez tous deux. » Au contraire, nous te disons : « Va, toi et ton Seigneur, et combattez, nous nous joignons à vous. (…) »
Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) attend ensuite la réaction des ansâr (les habitants de Médine qui ont accueilli et soutenu les mouhâdjiroûn, et qui composent l’essentiel du groupe) … et celle-ci ne va pas le décevoir non plus. Les Compagnons (radhia Allâhou anhoum) ne tardent pas à être témoins des fruits de leur courage, de leur soumission et leur conviction en Allah : Ils connaissent alors leur victoire la plus éclatante…
-
Le dernier récit se déroule, lui, en l’an 6 de l’Hégire. Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam), accompagné par plus d’un millier de Compagnons (radhia Allâhou anhoum) s’est dirigé vers Makkah dans l’intention d’accomplir la ‘oumrah. Mais les païens leur interdisent l’accès de la Ka’bah; ils restent alors pendant quelques temps à Houdeïbiyah, à quelques kilomètres de la ville sainte. C’est à ce moment qu’une chose extraordinaire se produit : Une quantité considérable de gibiers fait son apparition autour d’eux; certains animaux viennent carrément se mettre au devant de leurs montures. Le gibier est présent en si grand nombre et se trouve si proche que, s’ils le voulaient, les Compagnons (radhia Allâhou anhoum) n’auraient aucun effort à faire pour le capturer… Survient alors l’épreuve de la part d’Allah : Les musulmans se trouvant en état de sacralisation, ils ont l’interdiction formelle de chasser. Et l’avertissement divin est clair : Quiconque ne respecte pas cette injonction s’expose à un châtiment douloureux… Les croyants présents vont alors avoir une nouvelle occasion de manifester ouvertement la force de leur foi en Allah et l’intensité de leur soumission : Ainsi, contrairement aux ashâb ous sabt, les ashâb ou Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam), eux, ne vont pas céder à la tentation et personne ne va transgresser l’interdiction divine. 3
Chers frères,
Vous vous imaginez bien que ce n’est pas sans raison que j’ai choisi de vous conter précisément ces quatre récits en ce jour de Ide. En fait, le Ramadhân étant une période vraiment particulière de l’année pour chacun d’entre nous, en ce sens que, durant ce mois, ce sont nos aspirations spirituelles qui prennent le dessus et rythment notre vie quotidienne, le Ide oul Fitr constitue en quelque sorte une frontière… C’est en effet dès ce jour que la situation commence à s’inverser pour beaucoup d’entre nous et que la dimension mondaine et temporelle redevient prioritaire –pour ne pas dire exclusive- dans nos préoccupations, nos choix et nos actions. Et, dans ces conditions, les histoires relatées précédemment sont justement porteuses d’un certain nombre d’enseignements très précieux…
Quand on considère le contenu de ces récits, la première chose que l’on constate est que, malgré les siècles et les millénaires passés, les deux principales causes d’angoisse pour les Hommes n’ont, au fond, pas vraiment changé. Il s’agit de :
-
La peur par rapport aux menaces physiques.
-
La crainte des préjudices matériels. 4
C’est justement pour cette raison que ces deux facteurs de préoccupation et d’anxiété sont si souvent employés par Allah comme moyens pour éprouver l’humanité. 5 Les termes coraniques sont très explicites à ce sujet :
Ensuite, et c’est là le plus important, ces récits mettent en valeur pour nous, lecteurs du Qour’aane, deux modèles de réaction possibles lorsque nos intérêts physiques ou matériels se trouvent en opposition avec les impératifs de notre foi :
-
La première est celle adoptée par les ashâb ous sabt et ceux qui accompagnaient Moussa (alayhis salâm) et qui consiste, pour l’Homme, à privilégier systématiquement ses intérêts immédiats et visibles, au détriment de l’obéissance et la soumission face à ce qui a été énoncé de l’Invisible, avec tout cela implique comme ingratitude et mépris envers le Maître et Créateur, Allah…
-
La seconde est celle adoptée par les Compagnons (radhia Allâhou anhoum) du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) et qui consiste, elle, à placer sa totale confiance en Dieu et à se soumettre inconditionnellement à Ses ordres et injonctions, même au prix de quelques sacrifices ou de certaines privations.
En théorie, le choix que nous avons à réaliser est d’autant plus facile que nous sommes également parfaitement informés des conséquences qu’entraîne chacune de ces attitudes… Mais la réalité de notre existence est là pour nous rappeler que c’est plus souvent la premier comportement que nous adoptons. En effet, ne nous est il pas déjà arrivé :
-de médire, de calomnier, de mentir, de tromper, de trahir ou de se laisser aller à la délation –qui sont tous des actes strictement interdits par Allah- juste pour retenir l’attention d’une personne influente ou pour s’attirer certaines faveurs matérielles ?
-de tromper autrui au sujet d’un service proposé ou d’une marchandise vendue par crainte d’un léger manque à gagner ?
-de procéder à des transactions illicites en soi uniquement pour obtenir un peu plus de confort ou de sécurité financière ?
-de chercher des ruses et de recourir à toutes sortes d’astuces pour se rendre licite ce qu’Allah et Son Messager (sallallâhou alayhi wa sallam) ont clairement interdit ?
-de délaisser des obligations religieuses comme la salât par exemple (ou encore le fait de se couvrir convenablement le corps pour nos sœurs), et ce, par complexe ? -un peu comme si, dans notre esprit, notre crainte du regard d’autrui dominait de loin celui de Notre Créateur Tout-Puissant
-de tenir des propos qui nous conduisent aux frontières de l’Islam (dans nos conversations mondaines, en nous moquant ou en ironisant, par exemple, au sujet de règlements religieux bien connus, comme l’obligation du hidjâb pour la femme, le devoir pour l’homme de porter la barbe ou de veiller à ce que son pantalon ne descende pas au dessous de ses chevilles etc…), juste pour donner l’impression à nos interlocuteurs non musulmans que nous, nous sommes parfaitement « intégrés »… et que nous n’avons rien à voir avec « eux », avec ces « intégristes » –en réalité des frères et sœurs intègres, dont le seul « crime » est d’essayer de pratiquer leur dîn du mieux qu’ils peuvent…
En cas de réponse positive –et il serait étonnant qu’il en soit autrement, illâ mâ châ Allah, nul doute que, finalement, nous ressemblons bien plus aux ashâb ous sabt et aux israélites autour de Moûssa (alayhis salâm) qu’aux ashâb ou Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam)… Et, mes frères, les choses doivent absolument changer : en agissant ainsi, c’est l’autorité divine que nous sommes en train de défier… et, personne ici présent, ne peut se considérer être à l’abri de la colère d’Allah si celle-ci finit par se manifester dans ce monde –que Dieu nous en protège ! 6
Bref, si la réalité est bien telle que je l’ai présentée, il est évident que nous sommes à des années-lumière de l’attitude des Compagnons (radhia Allâhou anhoum)… Et comme l’avait très justement souligné l’Imâm Mâlik (rahimahoullâh) :
C’est-à-dire que ce n’est qu’en adoptant l’attitude qui a été celle des premiers musulmans dans la pratique religieuse (et qui a consisté notamment à faire l’effort constant de se soumettre sincèrement face aux commandements d’Allah, et ce, quelques soient les obstacles et les difficultés…) que nous pouvons parvenir à la voie du succès. Comme eux, nous nous devons d’apprendre à développer l’aptitude de se maîtriser et de pouvoir puiser, dans notre conscience éclairée par la foi et alimentée par la spiritualité, l’énergie nécessaire pour résister à la tentation de l’illicite et d’autres facteurs détournant de la soumission et de l’obéissance à Allah. Et cette maîtrise de soi, cette force de résistance –as sabr- dont nous avons tant besoin, par la grâce d’Allah, nous avons eu l’occasion de la développer durant ce Ramadhân que nous venons de vivre. Ce mois béni est en effet celui du sabr par excellence : Non seulement nous y avons consenti des sacrifices physiques plus ou moins important – privation de nourriture durant la journée, régulations de nos désirs charnels, diminution du temps de sommeil,…, mais nous y avons également fait des efforts spirituels difficilement concevables à d’autres moments de l’année -augmentation notable de la récitation du Qour’aane, accomplissement de longues prières durant la nuit,….
Mes frères, c’est donc avec un acquis réel que nous pouvons entamer notre effort de l’après Ramadhân. La question qui se pose maintenant est de savoir qu’est ce qui pourrait nous aider à persévérer dans cette voie… Une des démarches les plus efficaces à ce niveau, à mon humble avis, est évoquée de façon implicite dans un court passage coranique, en l’occurrence celui où Allah relate les propos que tiennent lessâbirîn -ceux qui réussissent justement à développer leur maîtrise de soi- lorsqu’ils sont confrontés à une épreuve. Ils disent alors : « Innâ lillâh wa innâ ilayhi râdji’oûn – C’est à Dieu que nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons. »
A mon humble avis donc –wa Allâhou A’lam, il est possible d’extraire de cette phrase au moins deux enseignements à considérer lorsque nous sommes confrontés à la tentation du harâm, quand le choix duhalâl et de l’obéissance nous paraît vraiment difficile ou lorsque nous sommes face à n’importe quel autre dilemme de ce genre :
-
le premier, c’est que, dans ces occasions, il faut avant tout méditer sur le fait que Allah est Notre Maître et Notre Seigneur à tous – innâ lillâh. Tout ce que nous pouvons posséder et tout ce à quoi nous pouvons être attachés (notre confort, notre plaisir, notre richesse, notre beauté, notre notoriété, notre santé, notre famille, nos amis, …), bref, tous ces centres d’intérêts qui motivent nos choix et orientent nos actes ne dépendent, au fond, que d’une chose : La Volonté et la Grâce Divine… Dans ces conditions, le pire des choix que nous pouvons faire serait justement de s’opposer à Notre Maître pour privilégier la satisfaction de certaines pulsions toutes aussi futiles qu’éphémères…Et cette réalité là, nous l’avons trop tendance à l’oublier : En effet, en considérant avec du recul certains de nos actes et propos, on pourrait se demander s’il ne nous arrive pas, parfois, de penser que c’est Allah qui nous est redevable de quelque chose, un peu comme si, en l’obéissant à certaines occasions, nous serions en train de Lui faire une faveur… –na’oûdhou billâh ! Et s’il est indéniable que, dans nos affaires matérielles, nous pouvons tirer profit de notre statut, de notre patronyme, de nos contacts, de notre richesse ou de notre renommée…on se doit de comprendre et réaliser que, dans notre rapport et notre relation avec Allah, tout cela ne nous sert strictement à rien. La seule chose qui peut nous valoriser à Ses yeux, c’est l’intensité de notre foi et de notre piété…
-
la seconde chose à retenir du passage coranique, c’est que, dans ces moments de tiraillement et de tension entre le devoir d’obéissance à Dieu et l’attrait des causes/choses illicites, il faut également garder à l’esprit les enjeux réels… ceux qui restent encore à venir – et évoqués par l’expression « innâ ilayhi râdjioûn« : Autant notre mort est inéluctable et inévitable, autant ce qui va suivre celle-ci, et plus particulièrement, le Jugement Denier est une réalité qu’aucun d’entre nous ne va pouvoir échapper. Et les tourments que nous risquons de connaître alors, si nous n’avons pas su faire les bons choix aujourd’hui, n’auront rien de comparables avec la gêne et la difficulté que peut entraîner de façon temporaire dans ce monde la maîtrise de soi et la résistance face à l’interdit.
Voilà donc la voie à suivre après le Ramadhân : A l’image des sâbirîn et des premiers musulmans, à chaque fois que nos intérêts physiques et matériels se trouvent en opposition avec les impératifs de notre foi, le choix de notre action au présent doit nécessairement se faire en s’inspirant de la mémoire du passé et en ayant la conscience du futur…
Notes :
1- « Et interroges-les au sujet de la cité qui donnait sur la mer, lorsqu’on y transgressait le Sabbat ! Que leurs poissons venaient à eux faisant surfaces, au jour de leur Sabbat, et ne venaient pas à eux le jour où ce n’était pas Sabbat ! Ainsi les éprouvions-Nous pour la perversité qu’ils commettaient. » Et quand parmi eux une communauté dit : « Pourquoi exhortez-vous un peuple qu’Allah va anéantir ou châtier d’un châtiment sévère ? » Ils répondirent : « Pour dégager notre responsabilité vis-à-vis de votre Seigneur; et que peut-être ils deviendront pieux ! » Puis, lorsqu’ils oublièrent ce qu’on leur avait rappelé, Nous sauvâmes ceux qui (leur) avaient interdit le mal et saisîmes par un châtiment rigoureux les injustes pour leurs actes pervers. Puis, lorsqu’ils refusèrent (par orgueil) d’abandonner ce qui leur avait été interdit, Nous leur dîmes : « Soyez des singes abjects. » (Sourate 7 / Versets 163 à 166)
2- « Ô mon peuple ! Entrez dans la terre sainte qu’Allah vous a prescrite. Et ne revenez point sur vos pas [en refusant de combattre] car vous retourneriez perdants. » Ils dirent : « Ô Moïse, il y a là un peuple (de gens) très puissants. Jamais nous n’y entrerons jusqu’à ce qu’ils en sortent. S’ils en sortent, alors nous y entrerons. » Deux hommes d’entre ceux qui craignaient Allah et qui étaient comblés par Lui de bienfaits dirent : « Entrez chez eux par la porte; puis quand vous y serez entrés, vous serez sans doute les dominants. Et c’est en Allah qu’il faut avoir confiance, si vous êtes croyants. »Ils dirent : « Moïse ! Nous n’y entrerons jamais, aussi longtemps qu’ils y seront. Va donc, toi et Ton Seigneur, et combattez tous deux. Nous restons là où nous sommes. »Il dit : « Seigneur ! Je n’ai de pouvoir, vraiment, que sur moi-même et sur mon frère : Sépare-nous donc de ce peuple pervers. » Il (Allah) dit : « Eh bien, ce pays leur sera interdit pendant quarante ans, durant lesquels ils erreront sur la terre. Ne te tourmente donc pas pour ce peuple pervers. » (Sourate 5 / Versets 21 à 26)
3- « Ô les croyants ! Allah va certainement vous éprouver par quelque gibier à la portée de vos mains et de vos lances. C’est pour qu’Allah sache celui qui le craint en secret. Quiconque après cela transgresse aura un châtiment douloureux. » (Sourate 5 / Verset 94)
4- Et ce ne sont pas les hommes politiques qui diront le contraire : L’insécurité et l’emploi sont les piliers constants sur lesquels est bâti leur discours électoral…
5- Mais il est vrai que la nature et l’intensité de ces épreuves venant de la part d’Allah n’est pas toujours la même : Malgré toutes les difficultés que nous pouvons connaître dans notre vie quotidienne, qu’il s’agisse de problèmes de santé ou d’argent, ou encore des soucis d’ordre familial ou professionnel, il nous est très facile de relativiser tout cela quand on regarde le quotidien de nos frères et sœurs à travers le monde, que ce soit au Darfour, en Irak, en Palestine, au Cachemire, au Pakistan, au Sri Lanka, sur l’île de Sumatra, et ailleurs également. Imaginez que, en ce jour de Ide, ce sont des millions d’êtres humains qui sont terriblement éprouvés par la guerre, la maladie, les épidémies, le manque d’eau et de nourritures, le froid… et qui ne savent toujours pas quand est-ce que leur épreuve va prendre fin… En effet, ce n’est pas parce que les médias ne parlent plus des victimes du Tsunami de l’année dernière que tous leurs problèmes sont résolus. Et il en va de même pour les victimes du tremblement de terre du Pakistan et du Cachemire… Qu’Allah leur fasse à tous miséricorde, leur accorde Sa grâce, Son pardon, Sa bénédiction, Son aide et Sa protection. Âmine
6- Nous avons encore l’occasion en ce moment, avec les craintes liées à la grippe aviaire, de prendre conscience combien, malgré tous ces siècles de progrès et de développement, malgré toutes les armes et moyens de défense qu’elle a pu développer, l’Humanité reste toujours aussi vulnérable : Un virus… un seul virus de taille microscopique peut provoquer encore actuellement une véritable pandémie et provoquer des centaines de milliers de morts en très peu de temps. Comme le rappelle si bien le Qour’aane, « personne ne connaît l’armée d’Allah si ce n’est Lui-même. »