Multiplier les questions et les interrogations


Question : Que disent nos références concernant la multiplication des questions et des interrogations pour le musulman ? Est-ce permis ou condamné ?

Réponse : Voici un passage extrait de l’Encyclopédie du Fiqh (« Al Mawsoûat oul Fqihiyah » – Volume 24 / Pages 95-96 ) qui traite du sujet que vous abordez :

L’interrogation visant à obtenir des clarifications et (exposée) dans le cadre de l’apprentissage de ce dont on a besoin, que ce soit concernant les choses religieuses ou temporelles, est une chose prescrite ou (simplement) permise, et ce, en fonction de la nature (et de l’objet) de la question. Quant à l’interrogation portant sur des éléments ne présentant pas un intérêt religieux ou mondain, qui est exprimée de sorte à se faire remarquer (takallouf) ou à embarrasser  (ta’annout – autre traduction possible : « par obstination »), pour induire les savants en erreur ou les paralyser (et les mettre en difficulté – ta’djîz), celle-ci n’est pas permise et est (au contraire) condamnée. Allah Ta’âla dit :

 

« Ô les croyants ! Ne posez pas de questions sur des choses qui, si elles vous étaient divulguées, vous mécontenteraient »

 

(Sourate 5 / Verset 101)

At Tabri (rahimahoullâh) (, commentant ce passage coranique,) écrit : Il a été dit que ce verset a été révélé au Messager d’Allah (sallallâhou ‘alayhi wa sallam) à cause des questions que lui posaient certains, parfois pour l’éprouver et d’autres fois par moquerie. Et Ibnou Abbâs (radhia Allâhou anhou) a dit : Des

gens questionnaient le Messager d’Allah (sallallâhou ‘alayhi wa sallam) pour (le) railler. Un homme demandait (par exemple) : « Qui est mon père ? » Et un autre qui avait perdu sa chamelle disait : « Où est-elle ? » Allah révéla alors ce verset à leur sujet :

« Ô les croyants ! Ne posez pas de questions sur des choses qui, si elles vous étaient divulguées, vous mécontenteraient »

Il est rapporté du Prophète Mouhammad (sallallâhou ‘alayhi wa sallam) qu’il a dit :

« Le halâl, c’est ce qu’Allah a rendu licite dans Son Livre; et le harâm, c’est ce qu’Allah a interdit dans Son Livre. Et les choses au sujet desquelles Il s’est (complètement) tu font partie de ce qu’Il a pardonné. »

Il est aussi rapporté de lui (sallallâhou ‘alayhi wa sallam) qu’« il condamnait les ragots, le grand nombre de questions et le gaspillage des biens. »

Et il a encore été relaté du Prophète Mouhammad (sallallâhou ‘alayhi wa sallam) qu’« il n’aimait pas les interrogations et les critiquait. » Il s’agit des questions pointues (daqîqah) dont on n’a pas (réellement) besoin. Abou Houreïrah (radhia Allâhou anhou) disait : « Les pires des gens sont ceux qui posent les plus mauvaises questions dans le but d’induire les savants en erreur. »

Pour résumer, on peut dire que les questions et interrogations qui sont condamnées pour le musulman, que ce soit dans le domaine religieux ou mondain, sont :

  • celles qui sont faites dans le but de mettre son interlocuteur dans l’embarras,
  • celles qui ne sont pas (réellement) profitables et utiles, et qui, au contraire, sont vaines et futiles,
  • celles qui sont faites pour se moquer et pour railler autrui, 

Wa Allâhou A’lam !

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