Question: Les descriptions du Paradis n’ont-elle pas seulement valeur de paraboles afin de donner à l’homme un aperçu de l’inimaginable ? Faut-il réellement prendre à la lettre et au premier degré le contenu de certaines références qui paraît parfois très matérialiste ?
Éléments de réponse: Certains musulmans ont effectivement exprimé l’avis que les descriptions mentionnées dans le Qour’aane et les Hadiths au sujet des descriptions du Paradis avaient une valeur symbolique et allégorique.
Néanmoins, selon l’opinion retenue par les savants, la majorité de ces références sont à prendre au premier degré (comme le prouve par exemple le Hadith dans lequel le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) affirme avoir vu, une fois, alors qu’il était en prière, le Paradis matérialisé devant lui; il dit en ce sens qu’il avait failli prendre une grappe de raisin du Paradis pour l’emmener dans ce monde… On voit bien ici qu’il est question d’un élément matériel et concret), avec cependant une petite nuance.
Ainsi, en se référant au passage du Qour’aane qui dit :
« Aucun être ne sait ce qu’on a réservé pour eux comme réjouissance pour les yeux, en récompense de ce qu’ils œuvraient ! »
(Sourate 32/ Verset 17)
et aux Hadiths qui indiquent clairement le fait que les délices et plaisirs du Paradis dépassent l’imagination et l’entendement humains (tel que le Hadith « Qoudsi », présent dans les deux ouvrages authentiques de Boukhâri et Mouslim, qui relate qu’Allah a dit:
« J’ai préparé pour mes pieux serviteurs ce qu’aucun œil n’a vu, ni aucune oreille n’a entendu et personne n’a pu imaginer. » ),
des savants ont clairement exprimé que, dans ces descriptions, les choses évoquées ne sont pas de la même nature que celles que nous connaissons dans ce monde, et ce, même si les mots employés pourraient le laisser croire: Ainsi, s’il est bien question de jardins, sources, rivières, arbres, vêtements, parures, tapis, nourritures, fruits, parfums, beauté etc… dans le « Djannah » (paradis), ces éléments ne seront pas comparables à ceux de cette vie présente. En fait, si des mots désignant des plaisirs terrestres connus ont été employés, c’est justement pour permettre à l’intellect humain de saisir une réalité et une sensibilité qui le dépassent, et ce, en lui présentant des exemples qu’il perçoit. Par rapport à cela, je pense qu’il est très important de noter que les deux plus grands bienfaits et plaisirs du Paradis seront immatériels:
Il s’agira de vision d’Allah (comme cela est mentionné dans des Hadiths authentiques) et de l’agrément divin à l’égard des gens du Paradis, auquel le Qour’aane fait allusion dans le passage suivant:
« Aux croyants et aux croyantes, Allah a promis des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, pour qu’ils y demeurent éternellement, et des demeures excellentes, aux jardins d’Eden [du séjour permanent]. Et la satisfaction d’Allah est plus grande encore, et c’est là l’énorme succès.«
(Sourate 9 / Verset 72)
Les exégètes affirment au sujet de ce verset qu’il revêt une importance particulière parce qu’il montre que les délices du Paradis ne sont que peu de chose en comparaison à la satisfaction divine.
Wa Allâhou A’lam !
Et Dieu est Plus Savant !